Turquie : Erdogan sonne la charge contre la Cour constitutionnelle

En meeting à Burdur, dans le sud-ouest de la Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a tiré à boulets rouges contre la Cour constitutionnelle. Il lui reproche d’avoir ordonné la remise en liberté de deux journalistes d’opposition
incarcérés pendant trois mois pour divulgation de secrets d’Etat et de tentatives de coup d’Etat.
“Excusez-moi mais j’ai dit : je ne respecte pas la décision d’une institution qui ne respecte pas les droits ni les intérêts du peuple de ce pays, a lancé le chef de l’Etat. J’espère que la Cour constitutionnelle ne récidivera pas, sinon, son existence et sa légitimité même seront vraiment en débat.”
La Cour constitutionnelle reste l’un des rares organes de l’Etat qui ne soit pas contrôlé par le président Erdogan au pouvoir depuis 2003.
L’incarcération des deux journalistes a suscité un tollé en Turquie et à l‘étranger. Il y a une semaine, la justice turque a placé sous tutelle un important groupe de presse d’opposition. Les deux ex-prisonniers libérés fin février doivent encore être jugés à la fin du mois et risquent la prison à vie.