Madrid à l'heure catalane

Partisans d’une “Espagne unie” et manifestants exprimant leur soutien à la Catalogne se sont succédés dimanche à la Puerta del Sol, au centre de Madrid, avec des moments de tension quand les deux camps se sont fait face. “Ne vous trompez pas, la Catalogne est espagnole !”, “Moi, je suis espagnol, espagnol, espagnol !”: les adversaires de l’indépendance de la Catalogne ont été les premiers à manifester vers midi, à l’appel d’un petit parti appelé “Libres” qui se dit “social-libéral”, pour dénoncer “la déclaration unilatérale d’indépendance” que pourrait faire la Catalogne à l’issue du scrutin. Ils étaient d’abord quelques centaines à brandir des drapeaux aux couleurs de l’Espagne sur la Plaza Mayor, au milieu des touristes qui prenaient des selfies, pendant que les policiers intervenaient à Barcelone pour empêcher le référendum sur l’indépendance. Les manifestants ont exigé l’arrestation du président régional catalan, Carles Puigdemont, qui a organisé ce référendum malgré son interdiction par la justice, au cri de “Puigdemont, en prison !”. Le rassemblement a tourné à la confusion quand le deuxième orateur, Ivan Gonzalez, a pris un porte-voix pour réclamer la démission du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, provoquant des réactions outrées des participants, principalement des personnes âgées.“Dehors!”, “Nous ne sommes pas venus pour ça !”, ont-ils hurlé. “Le gouvernement aurait dû appliquer depuis longtemps l’article 155 de la Constitution” qui lui permet de suspendre l’autonomie de la Catalogne, a dit à l’AFP M. Gonzalez, s’identifiant comme membre du parti “Libres”. “Ils ne se sont pas comportés en hommes d’Etat”, a-t-il déploré.
A la tombée de la nuit, quelques dizaines de manifestants anti-indépendance sont venus les défier sur la Puerta del Sol, en criant “Viva España” et en faisant le salut fasciste, donnant lieu à un face à face tendu avec les manifestants pro-référendum qui répondaient “Madrid sera la tombe du fascisme”. La police est intervenue pour empêcher l’affrontement entre les manifestants, évacuant le petit groupe de la place.
AFP