Menace sur les lanceurs d'alerte

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Par Anne-Lise Fantino
Menace sur les lanceurs d'alerte
Tous droits réservés  REUTERS/Darrin Zammit Lupi/File Photo

Maria Efimova a participé ce mardi à une rencontre dédiée aux lanceurs d'alerte à Athènes, en Grèce. Une initiative de la ligue hellénique des droits de l'homme, et de plusieurs collectifs de journalistes, Reporters United et Investigate Europe. Elle était la source de Daphne Caruana Galizia. La journaliste maltaise assassinée l'an dernier, qui enquêtait sur les Panama Papers, et sur les soupçons de corruption au sommet de l'Etat qui éclaboussaient le Premier ministre Joseph Muscat.

"Dans les enquêtes judiciaires sur des personnalités politiques à Malte", relate Maria Efimova, "il y avait deux témoins. Malheureusement, l'un d'entre eux a été assassiné en octobre dernier, et l'autre, c'est moi. C'est pourquoi je ne pense pas que le ministre de la Justice maltais ait raison lorsqu'il dit que Malte est un endroit sûr pour moi".

Maria Efimova était employée par la banque Pilatus, dont le propriétaire, Ali Sadr Hasheminejad, arrêté en mars, est accusé de fraude et de blanchiment d'argent.

"Ma motivation, c'était de montrer à ces gens qui ont un sentiment d'impunité, qui possèdent toutes les richesses de l'île", poursuit-elle, "et qui pensent pouvoir faire tout ce qu'ils veulent, que ça ne se passe pas comme ça".

Selon la lanceuse d'alerte, le propriétaire de la banque Pilatus, Ali Sadr Hasheminejad, serait à l'origine des menaces qu'elle a reçues ce week-end, "plusieurs heures" après sa libération sous caution aux Etats-Unis, et dont elle compte informer la police grecque.

Maria Efimova attend la décision définitive de la justice grecque pour savoir si elle sera extradée vers Malte ou non. La décision de la Cour suprême est attendue le 14 juin. Elle affirme que la Grèce est le seul pays où elle se sent en sécurité pour le moment.