Agriculteurs : le blocage persiste, le gouvernement résiste

Agriculteurs : le blocage persiste, le gouvernement résiste
Par Euronews  avec AFP-AP-REUTERS

En France, alors que les agriculteurs poursuivent leur mouvement de blocage de plusieurs raffineries, le gouvernement annonce qu'"il ne reviendra pas sur l'accord donné à Total d'importer de l'huile de Palme".

Les agriculteurs poursuivent leur mouvement de blocage de plusieurs raffineries et dépôts de carburants pour protester contre la concurrence de l'huile de palme importée sur le marché des biocarburants. Le premier syndicat agricole, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), et les Jeunes Agriculteurs (JA) ont appelé leurs adhérents à occuper 14 sites stratégiques de Total durant trois jours reconductibles.

À Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine par exemple, le blocage a débuté vers 3 h du matin ce lundi, mais les agriculteurs se sont heurtés à un comité d’accueil musclé à 500 mètres de l’entrée du dépôt.

"On n'a pas pu opérer comme on souhaitait le faire, car on n'a pas pu aller benner nos tas de terre devant les portails des raffineries. Alors on a bloqué l'accès du port au niveau du carrefour principal et on espère pouvoir mener à bien notre opération en négociant un peu avec les forces de l'ordre pour pouvoir aller bloquer uniquement les raffineries, ce qui était notre objectif initial", explique Grégoire Bouillant, agriculteur et représentant FNSEA.

Pour les agriculteurs, l'importation de produits agricoles ne respecte pas les normes françaises et européennes. Ils dénoncent notamment la décision de Total d'importer, à partir de cet été, 300 000 tonnes d'huile de palme provenant d'Asie du sud-est pour alimenter sa bio-raffinerie à La Mède, près de Marseille.

Ce qui met la FNSEA en rogne, ce n'est pas tant que l'huile de palme ait des conséquences désastreuses sur les forêts et la biodiversité locale, mais qu'elle vienne concurrencer les filières françaises du colza et du tournesol, jusque-là prédominantes sur le marché national du biodiesel.

Autre grief de la FNSEA, les "deux poids deux mesures" de la loi Alimentation qui sera examinée au Sénat à la fin du mois. Ils demandent que soit bannie l'importation des denrées produites avec des substances phytosanitaires qui leur sont interdites.

"Nous ce qu'on veut dénoncer, c'est l'autorisation qu'on a donnée à Total d'importer de l'huile de palme. C'est pour nous une symbolique d'aller dire qu'on est contre ce genre de choses. Nous sommes pour défendre notre agriculture sur notre territoire et l'organisation d'une filière qui a mis des années à se mettre en place et qui sert aujourd'hui toute la filière agricole", ajoute Grégoire Bouillant, agriculteur et représentant FNSEA.

L’action des agriculteurs risque de s’apparenter à un coup d’épée dans l’eau. Le gouvernement vient d’annoncer qu’il ne reviendrait pas sur l’accord donné à Total d’importer de l’huile de palme.

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