Sala, buteur pas comme les autres

Sala, buteur pas comme les autres
Par AFP
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"C'est un attaquant comme on en voit très peu aujourd'hui", résumait l'entraîneur nantais Vahid Halilhodzic. Pas le plus rapide, pas le plus élégant mais de plus en plus efficace, l'Argentin Emiliano Sala, dont la mort a été confirmée jeudi soir, était un buteur atypique qui a percé sur le tard en France.

Le club gallois de Cardiff venait d'ailleurs de faire de l'attaquant la recrue la plus chère de son histoire, contre 17 millions d'euros. Un crève-cœur pour le technicien nantais Halilhodzic qui souhaitait vraiment le conserver chez les Canaris, jusqu'à rentrer en conflit avec sa direction.

Mais le gamin de Progreso, petit bourg agricole de 3.000 habitants de la Pampa argentine, n'aura jamais réalisé son rêve de jouer en Premier League. Deux jours après la signature de son contrat, l'avion qui le transportait de Nantes à Cardiff s'est abîmé dans la Manche, le 21 janvier dans la soirée.

Sala venait de réussir son meilleur début de saison en France. Avec douze buts cette saison, l'Argentin avait même un temps été co-meilleur buteur du championnat de France aux côtés d'un certain Kylian Mbappé.

Certes, l'attaquant de 28 ans ne partageait pas la vitesse, la technique ni le talent flamboyant du jeune prodige du Paris SG.

- "Je cours beaucoup " -

"Il était bon, mais sincèrement on ne pouvait pas prévoir qu'il attendrait l'élite, il a fait beaucoup de sacrifices, c'était sa passion", se souvient d'ailleurs Diego Solis, son entraîneur au club San Martin de Progreso, avant qu'il ne parte à San Francisco, l'académie des Girondins de Bordeaux dans la province voisine de Cordoba.

Arrivé en 2010 en France à Bordeaux, Sala a franchi les étapes lentement. Brillant en prêts à Orléans (National), puis Niort (L2), puis décisif dans le maintien de Caen en L1 en 2014-2015, c'est à Nantes, rejoint en 2015, qu'il a franchi un cap.

Après des débuts difficiles, il a enchaîné les saisons à plus de dix buts en championnat, devenant le Canari le plus prolifique depuis Olivier Monterrubio en 2001.

Son style peu académique et ses allures dégingandées ont parfois suscité des commentaires peu amènes, mais ses qualités de buteur et son activité sur le terrain lui valaient un grand respect.

"Je cours beaucoup. On peut penser que, du coup, je suis moins lucide devant le but, mais c'est mon jeu. Je me sens bien si je cours, si je touche beaucoup de ballons", disait-il.

Habile de la tête (il mesurait 1,87 m), Sala était aussi capable de gestes de pur avant-centre et gardait toujours confiance en lui même quand la réussite le fuyait.

- Profil bas -

"Évidemment, en tant qu'attaquant, j'attends le but avec impatience. Mais ça ne me perturbe pas mentalement. Dans ma carrière, j'ai déjà marqué pas mal de buts, je sais le faire", fanfaronnait-il lors de sa première saison délicate à Nantes, où il avait attendu la 17e journée pour ouvrir enfin son compteur.

Depuis, il s'était imposé comme un élément indispensable de l'effectif nantais, s'attirant les éloges de ses entraîneurs successifs dont l'Italien Claudio Ranieri ou Halilhodzic et suscitant les convoitises des clubs étrangers, jusqu'à l'officialisation de son transfert vers Cardiff City le 19 janvier, pour un contrat de trois ans et demi, chez le 18e de Premier League.

Le jour de sa disparition, il était revenu à la Jonelière, le centre d'entraînement du FC Nantes, prendre ses dernières affaires et faire ses adieux à ses coéquipiers.

A Progreso, depuis l'annonce de l'identification de son corps jeudi soir, "les gens ne parlent que de ça, le village est très affecté, a confié à l'AFP le patron du restaurant La Sociedad Italiana, Oscar Heymo. Il était très aimé et admiré de tous".

Alors que nombre de footballeurs argentins évoluant en Europe paradent dans de belles voitures quand ils retournent au pays, Sala faisait toujours profil bas et jouait au foot avec les jeunes du village à chacune de ses visites pendant les trêves estivales ou hivernales.

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Profondément meurtri par l'annonce de sa mort, son père, séparé depuis 10 ans de sa mère, est resté reclus dans sa maison.

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