Le premier "disque dur biologique" voit le jour

Des brins d'ADN
Des brins d'ADN Tous droits réservés Caroline Davis2010/(CC BY 2.0)
Tous droits réservés Caroline Davis2010/(CC BY 2.0)
Par Vincent Coste
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Si le pont entre numérique et le vivant relève encore de la science-fiction, un premier pas vient d'être franchi avec la mise au point d'un dispositif permettant de stocker des données sur des brins d'ADN

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Le biologique plus fort que le numérique ? Des scientifiques de l'université de Washington, en partenariat avec Microsoft, viennent de présenter le premier dispositif automatisé de stockage et de récupération de données conservées sur des brins d'ADN. Ils ont en effet réussi à encoder le mot "Hello" au cœur de molécules. Ce "fichier" a pu ensuite être interprété et lu par un ordinateur relié à cette machine.

Ce "disque dur biologique", encore à l'état de prototype et de la taille d'un photocopieur, a dans un premier temps traduit "Hello" en langage binaire, à base de 0 et 1, pour le transformer ensuite en séquences d’ADN. Cette opération, réalisée grâce à divers produits chimiques branchés sur le dispositif, a nécessité 21 heures. Ce qui peut paraître démesuré pour traiter un fichier ne représentant, au final, que 5 octets. De plus, le coût de cette machine dépasse les 100 000 dollars. Des caractéristiques qui peuvent laisser songeur, lorsque elles sont comparées avec celles d'un disque dur de 4 To (soit 40 000 000 000 000 octets) disponible dans le commerce pour la modique somme de 100€.

Mais ce premier pas ouvre la porte à une avancée qui pourrait s’avérer des plus importantes : celle de la miniaturisation. Cette technologie, encore balbutiante, permettrait en effet de concevoir des supports de stockage bien moins encombrants. Il sera ainsi possible, selon les responsables de ce projet, de remplacer les centres de données, où sont stockées toutes les informations émanant des services en ligne dits de "cloud", par des dispositifs dont la taille n'excéderait pas celles de plusieurs dés à jouer. Ces "fermes de serveurs" où sont enregistrés nos photos, nos documents réclament en effet de plus en plus de surface au sol, parfois plus de 10 000 m2, et sont des plus énergivores.

Enfin, autre avantage, et non des moindres, le stockage sur ADN se dégraderait beaucoup moins rapidement, voire pas du tout, que les solutions existantes. Si un CD gravé il y a une dizaine d'année renvoie très souvent un message d'erreur, "l’ADN a survécu dans des conditions loin d’être idéales pour des dizaines de milliers d’années dans des défenses de mammouths et des os d’humains primitifs" , a affirmé Microsoft.

Cette prouesse technologique repousse, à nouveau, les frontières de la science-fiction. Le pont entre le numérique et le vivant avait été imaginé par des auteurs tels que Philip K. Dick.

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