Images et témoignages…
Omaha Beach au lever du soleil, le 6 juin 2019… Le début d'une journée marquée par le souvenir poignant de ce Débarquement qui allait changer la face de l'Europe. À Arromanches, c'est la cornemuse qui retentit à l'heure même où le premier soldat britannique posa le pied sur le rivage de Gold Beach.
La veille, à Sannerville, Jock Hutton et Harry Read, respectivement 94 et 95 ans, ont de nouveau fait le grand saut. Un hommage, 75 ans après, à la 6e division aéroportée britannique.
Et puis l'on revit ces histoires prodigieuses, comme celle de Ray Lambert, un infirmier américain qui, malgré ses propres blessures, mit les blessés à l'abri derrière un bloc de béton. Il sauva au moins 15 hommes.
« Ce bloc est bien sûr très important pour moi parce qu'il porte désormais les noms de mes hommes, explique-t-il montrant la plaque commémorative. Pendant des années, je suis venu ici sans avoir un repère, une plaque comme celle-là portant leurs noms. C'était comme s'ils étaient loin, très loin et que je les avais perdus, sans la moindre reconnaissance pour ce qu'ils avaient fait. »
La Normandie, terre de sépulture de milliers d'Allemands aussi… Plus de 21 000 sont enterrés au cimetière militaire de la Cambre. Paul Golz fut, lui, fait prisonnier peu après le Débarquement.
« À l'âge de 22 ans, je suis sorti de prison et Dieu merci, j'avais appris l'anglais dans ma prison américaine, raconte-t-il. J'ai donc commencé à travailler pour la police allemande des frontières, la police que vous voyez dans les aéroports. J'ai fait cela pendant sept ou huit ans. Ça a été possible parce que j'ai appris l'anglais dans une prison américaine. »
Deux jours d'hommages et de reconstitutions, puis le ballet des Spitfire pour fermer la marche et ne jamais oublier ce dont témoignaient de vive voix cette année encore les derniers survivants de ce 6 juin comme nul autre.