Cinéma : la police grecque fait la chasse aux mineurs venus voir "Joker"

Joaquin Phoenix, lors de la première du film "Joker" à Los Angeles le 28 septembre 2019
Joaquin Phoenix, lors de la première du film "Joker" à Los Angeles le 28 septembre 2019 Tous droits réservés REUTERS/Mario Anzuoni
Par Vincent Coste avec la rédaction grecque d'euronews
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On ne plaisante pas chez les Hellènes. 19 mineurs ont été sortis de deux cinémas par la police pour avoir outrepassé l'interdiction faite aux moins de 18 ans pour le film de Todd Phillips.

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Allumez tout ! La police grecque est descendue dans deux cinéma où été projeté "Joker" pour traquer les mineurs présents dans les salles. La raison : en Grèce, ce film relatant les origines et l’avènement de celui qui deviendra l'un des plus grands ennemis de Batman est interdit aux moins de 18 ans.

Deux agents du ministère de la Culture sont à l'origine de cette intrusion des forces de l'ordre dans ces salles obscures. Opérant des contrôles ce week-end dans des cinémas d'Athènes, ces fonctionnaires ont constaté que des mineurs avaient pu acheter leur ticket pour "Joker" sans contrôle d’identité préalable. Et face à ce qu'ils ont considéré comme inapproprié, ils ont donc mandaté des policiers pour faire respecter l'interdiction.

Ces "raids" se sont soldés par l'éviction de 19 mineurs, dont quatre accompagnés de leurs parents, qui n'ont donc pas pu assister au dénouement du film. Certains ont été conduits au poste de police.

Depuis l'entrée en vigueur d'une loi en 2010, les propriétaires de cinémas sont théoriquement passibles d'une amende de 10 000 euros si des mineurs accèdent aux films qui leurs sont interdits. Mais jusqu'à lors, ce texte n'avait pas entraîné d'opérations policières.

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Το περασμένο Σάββατο πήγα σινεμά, ευτυχώς στον κινηματογράφο Αθήναιον και όχι στο ΑΕΛΛΩ. Σε μια κατάμεστη αίθουσα, κυρίως από νέα παιδιά, παρακολούθησα την ταινία που σπάει ταμεία σε Ευρώπη και Αμερική, το "Τζόκερ". Στο τέλος της ταινίας αυθόρμητα η αίθουσα ξέσπασε σε χειροκροτήματα, πράγμα εξαιρετικά σπάνιο για κινηματογραφικό θέαμα. Πέραν της μοναδικής ερμηνείας του Χοακίν Φίνιξ, η ταινία καταπιάνεται με δυο πολύ καυτά κοινωνικά ζητήματα. Την ψυχική νόσο και το μπούλινγκ απέναντι στους ασθενείς και ταυτόχρονα τη συστημική ταξική αδικία. Την αδικία που γεννά το ταξικό μίσος και κάποια στιγμή την εξέγερση των από κάτω, σε ένα καλοδουλεμένο κοινωνικό οικονομικό και μιντιακό σύστημα, που παρά τη συντονισμένη προσπάθειά του να παράξει κοινωνικό αυτοματισμό και συγκρούσεις μεταξύ των κοινωνικών ομάδων που ελέγχει, κάποια στιγμή χάνει τον έλεγχο. Βγαίνοντας από τον κινηματογράφο, είχα την αίσθηση ότι μετά από πολύ καιρό το Hollywood φτιάχνει, ίσως άθελά του, μια δυνατή ταινία με έντονο κοινωνικό αλλά και ευρύτερα πολιτικό περιεχόμενο. Χωρίς όμως ταυτόχρονα να το κραυγάζει, χωρίς να σε παίρνει από το χέρι για να σου υποδείξει το μήνυμα. Που να φανταστώ ότι μια εβδομάδα αργότερα η νέα «προοδευτική» κυβέρνηση της ΝΔ, με εντολή μάλιστα λειτουργών του Υπουργείου Πολιτισμού, θα έβαζε την ΕΛ.ΑΣ να αποκαταστήσει την τάξη; Και να μας επιστρέψει αισίως στη δεκαετία του '60, ίσως και ακόμη πιο πίσω... Την τάξη που δεν κατάφεραν να επιβάλουν τα όργανά της στο Γκόθαμ Σίτι, την αποκατέστησε τελικά το Σάββατο το βράδυ στον κινηματογράφο ΑΕΛΛΩ ο κος Χρυσοχοίδης. Όχι παίζουμε. ΥΓ: Η φωτογραφία προφανώς αποτελεί φωτομοντάζ των δημιουργών του διαδικτύου. Εμπνευσμένη θα έλεγα...#joker

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Après avoir fait florès sur les réseaux sociaux, cette affaire a depuis pris une tournure politique en Grèce. L'ancien Premier ministre Aléxis Tsípras a ouvertement critiqué l'action du ministère de la Culture du nouveau gouvernent, ironiquement qualifié de "progressiste" par le dirigeant de SYRIZA. En outre, Tsípras a accompagné son message posté sur instagram d'un photomontage de Michális Chryssohoïdis, l'actuel ministre de la Protection du citoyen (équivalent grec du ministère de l'Intérieur) poursuivant le personnage du Joker interprété par l'acteur américain Joaquin Phoenix.

Ce lundi, la ministre de la Culture Lína Mendóni a reconnu lors d'une conférence de presse que les deux fonctionnaires avaient "agi avec bien trop de zèle" et que d'appeler la police avait été sans doute un brin disproportionné. Elle a également ajouté que ces deux agents n'avaient pas "averti leurs supérieurs ni le ministère". Lína Mendóni a aussi déclaré avoir été personnellement "dérangée par la répression subie par les mineurs et leurs familles". Enfin, la ministre a blâmé Tsipras "pour avoir politisé cet incident".

Si "Joker", Lion d'or de la dernière Mostra de Venise, est un déjà un succès commercial, le film de Todd Phillips n'en a pas moins suscité de nombreuses polémiques, notamment pour apologie de la violence.

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