Les policiers espagnols ont fait tomber un vaste réseau de narcotrafiquants européens et colombiens. Leur spécialité, très innovante, était d'écouler des tonnes de cocaïne sur le marché en mélangeant des petites quantités de drogue à la pâte à papier qui sert à fabriquer du carton.
Cela a la forme du carton, la couleur du carton, mais ce n'est pas tout à fait du carton... C'est un savant mélange de pâte à papier et de cocaïne, la dernière trouvaille d'un puissant groupe de trafiquants moitié européen, moitié colombien. Cette matière très innovante lui a permis d'écouler de grosses quantités de drogue à travers l'Europe jusqu'à ce que la police espagnole mette son nez dans ses affaires.
Epaulée par ses consoeurs des Pays-Bas, de Bulgarie et de Colombie, elle vient de mettre un coup d'arrêt à ce vaste trafic. Mercredi 13 mai à Madrid, les autorités ont pu ainsi annoncer que le réseau international avait été démantelé. 18 de ses membres présumés ont déjà été arrêtés dans les pays précités. L'opération conjointe des différentes polices a également abouti à une saisie qui pourrait paraître étonnante sur le territoire néerlandais, détaillée comme suit dans un communiqué :
Pourquoi saisir des cartons de citrons verts et d'ananas ?
En janvier dernier, mise au parfum par les enquêteurs espagnols, la sécurité bulgare avait saisi plus de 6 600 caisses en carton contenant des citrons verts et des ananas; le chargement, en provenance de Colombie, avait transité par la Grèce.
Mais quel était l'intérêt de s'emparer de cette livraison de simples fruits exotiques ? Vous le savez maintenant, car chaque carton avait été fabriqué en ajoutant à la pâte à papier une très petite quantité de cocaïne, à peine 100 grammes, mais après un traitement spécifique dans un laboratoire, l'ensemble du stock ne renfermait pas moins d'une tonne de poudre blanche.
Tiens, tiens ! Une clinique de l'ex-médecin colombien de Maradona
Dans la capitale de l'Espagne, c'est une clinique de soins esthétiques qui servait de centre opérationnel au réseau de trafiquants mis à bas, a révélé la police. Comme par hasard, l'établissement appartenait à un médecin colombien devenu tristement célèbre : Mauricio Vergara, arrêté dans son pays en 2002 pour trafic de stupéfiants, et qui n'était autre que le docteur qui avait tenté d'aider une star planétaire du football à maigrir, l'Argentin Diego Maradona en personne.