Lancement reporté pour Space X

Le lanceur Falcon 9 de SpaceX qui embarque le capsule Crew Dragon de la même compagnie sur le pas de tir du centre spatial Kennedy en Floride, le 26 juin 2020.
Le lanceur Falcon 9 de SpaceX qui embarque le capsule Crew Dragon de la même compagnie sur le pas de tir du centre spatial Kennedy en Floride, le 26 juin 2020. Tous droits réservés AP Photo/David J. Phillip
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Par AFP
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Le lancement du premier vol habité de SpaceX a été reporté à samedi peu avant l'heure prévue du décollage mercredi, en raison du mauvais temps, a décidé la société.

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Une nouvelle ère spatiale devait s'ouvrir ce mercredi avec le lancement d'un vol habité dans l'espace par la société Space X. 

Mais il a été finalement reporté à samedi, 17 minutes avant l'heure prévue du décollage, en raison du mauvais temps. Un choix fait par la société afin d'éviter tout accident.

"Dragon, SpaceX: malheureusement, nous n'allons pas lancer aujourd'hui", a annoncé aux deux astronautes à bord de la capsule Crew Dragon le directeur du lancement de SpaceX, au centre spatial Kennedy en Floride.

"C'était un bel effort de l'équipe, nous comprenons", a répondu l'astronaute Doug Hurley, qui était depuis deux heures à l'intérieur de la capsule avec son coéquipier Bob Behnken.

50 ans après

Clin d’œil de l'histoire, les deux astronautes devaient quitter aujourd'hui la Terre depuis Cape Canaveral, d'où décollèrent, il y a plus de 50 ans, Neil Armstrong et ses coéquipiers d'Apollo 11.

La capacité de réaliser des vols habités au-delà de notre atmosphère symbolisa pendant six décennies la puissance d'une poignée de pays. Une capacité dont sont privés les Etats-Unis depuis neuf ans.

BILL INGALLS / NASA / AFP
Douglas Hurley et Robert Behnken, les astronautes de la Nasa équipées d'une combinaison SpaceX, le 23 mai 2020.BILL INGALLS / NASA / AFP

Space Exploration Technologies Corp., ou SpaceX, fondée en 2002 par un entrepreneur obsédé par Mars et déterminé à casser les règles du jeu de l'industrie aérospatiale, Elon Musk, a gagné pas à pas la confiance de la plus grande agence spatiale de la planète.

Elle était devenue en 2012 la première société privée à amarrer une capsule cargo à l'ISS, qu'elle ravitaille depuis régulièrement. Deux ans plus tard, la Nasa lui commandait la suite : y acheminer ses astronautes, dès 2017, en adaptant la capsule Dragon.

P Photo/David J. Phillip
La fusée Falcon 9 et la capsule Crew Dragon de SpaceX en route vers le pas de tir, le 26 mai 2020.P Photo/David J. Phillip

"SpaceX n'en serait pas là sans la Nasa", a dit Elon Musk l'an dernier, après une répétition générale réussie sans humain du voyage vers l'ISS.

L'agence spatiale a payé plus de trois milliards de dollars pour que SpaceX conçoive, construise, teste et opère sa capsule, réutilisable, pour six futurs allers-retours spatiaux. Le développement a connu des retards, des explosions, des problèmes de parachutes, mais SpaceX a battu le géant Boeing, également payé pour fabriquer une capsule (Starliner), toujours pas prête.

"Ouvrez les yeux et regardez vers le ciel"

L'investissement, décidé pour le cargo sous la présidence Bush et pour les astronautes par Barack Obama, est jugé fructueux par rapport aux dizaines de milliards qu'ont coûté les systèmes précédents développés par la Nasa.

"Certains ont dit que c'était infaisable ou imprudent de travailler avec le secteur privé de cette façon. Je ne suis pas d'accord", déclarait Barack Obama en 2010, ici même. L'hostilité au Congrès et à la Nasa, face aux prétentions de la start-up, était alors immense.

Trump présent

Dix ans plus tard, c'est un autre président, Donald Trump, qui devait assister au centre Kennedy à la consécration potentielle. Le républicain tente de réaffirmer la domination américaine de l'espace, militairement mais aussi en ayant ordonné un retour sur la Lune en 2024.

Si la Nasa pouvait confier "l'orbite basse" au privé, elle dégagerait des dollars pour ses missions plus lointaines.

"Nous imaginons un futur ou l'orbite terrestre basse est entièrement privatisée, où la Nasa n'est qu'un client parmi d'autres", a dit Jim Bridenstine, l'administrateur de l'agence. Sinon, "nous n'irons jamais sur la Lune et sur Mars".

Crew Dragon est une capsule comme Apollo, mais version XXIe siècle. Des écrans tactiles ont remplacé boutons et manettes. L'intérieur est dominé par le blanc, l'éclairage plus subtil.

Rien à voir avec les immenses navettes spatiales, oiseaux ailés qui ont servi de 1981 à 2011.

"On s'attend à un vol plus doux, mais plus bruyant", a dit Bob Behken, qui comme son coéquipier, a voyagé deux fois dans les "shuttles".

Contrairement aux navettes, dont une a explosé en 1986 après le décollage (Challenger), Dragon peut s'éjecter en urgence si la fusée a un problème.

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SpaceX via AP
La capsule Crew Dragon, le 10 avril 2020 à Cap Canaveral en Floride.SpaceX via AP

Si elle remplit sa mission et est certifiée sûre, les Américains ne dépendront plus des Russes pour accéder à l'espace : depuis 2011, les Soyouz étaient les seuls taxis spatiaux disponibles. Les acheminements depuis la Floride redeviendront réguliers, avec quatre astronautes à bord.

Un Japonais sera du prochain voyage. Un Européen devrait prendre place dans le suivant, peut-être le Français Thomas Pesquet, qui s'entraîne en ce moment à Houston pour repartir dans l'ISS en 2021.

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