Minsk évoque des tentatives de déstabilisation

Alexandre Loukachenko crie au complot, au lendemain de l'arrestation d'un opposant à moins de deux mois de la présidentielle.
Le chef de l'Etat bélarusse, qui s'apprête à briguer un sixième mandat, accuse les pays occidentaux et Moscou de vouloir déstabiliser son pays, sans les citer nommément.
Viktor Babariko, qui s'annonçait comme son principal adversaire lors du scrutin du 9 août, était un ancien banquier d'une filiale du géant russe Gazprom. Il a été interpellé ce jeudi, à l'instar de son fils, après avoir été accusé de "fraude" et de "blanchiment d'argent".
Une arrestation qui a déclenché la colère de la rue : des milliers de manifestants ont formé une chaîne humaine de quatre kilomètres dans Minsk, en signe de solidarité avec les détenus politiques.
"Viktor Babariko n'est pas le seul à être détenu et à devoir faire face à des accusations", indique
Yarik Kryvoi rédacteur en chef du Journal des études biélorusses. "Il est difficile de prédire ce qui va se passer ensuite, bien que Viktor Babariko ait dit qu'il avait un projet en tête et qu'une arrestation faisait partie des hypothèses. Il a annoncé une initiative pour organiser un référendum pour revenir à la constitution d'avant Loukachenko".
La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a appelé l a Biélorussie à libérer immédiatement "tous les militants détenus de manière arbitraire".
Le Président bélarusse Alexandre Loukachenko s'est dit "confiant" dans la résolution des différends entre Minsk et Moscou, après sa rencontre avec le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov.
Depuis 1994, aucune opposition n'a pu s'ancrer dans le paysage politique bélarusse.