En France, la menace terroriste a baissé, mais elle est bien réelle

Archive - attaque de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015
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Par Laurence Alexandrowicz
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Jean-Charles Brisard, du Centre d'Analyse du Terrorisme, revient sur les attentats de 2015 et leurs conséquences.

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Tout au long de cette année 2015, la France a perdu un peu de son insouciance. Depuis la seconde guerre mondiale, jamais des attaques n’avaient fait autant de victimes civiles dans le pays. Nous avons interrogé Jean-Charles Brisard, président du Centre d'Analyse du Terrorisme.

"2015, explique-t-il, on entre de plein pied dans les conséquences de l'engagement massif de Français sur de nouvelles terres du djihad, l'Irak et la Syrie. Les frères Kouachi et Coulibaly n'y sont pas allés, pourtant à partir de cette date on voit que des individus tenteront de frapper notre pays."

Depuis cette année qui l'a traumatisée, la France est mieux armée contre le terrorisme.

"On a renforcé les services de renseignements en terme humain, matériel, financier, ajoute Jean-Charles Brisard, c'est pour cela qu'on déjoue plus d'attentats, on a renforcé la coopération internationale, on a imaginé des dispositifs pour éviter de nouveaux départs sur zone, on a renforcé les peines dans certains cas."

Mais la menace subsiste aujourd'hui sur la France, même si l'Etat islamique est affaibli en Irak et en Syrie. 250 Français sont dans la nature en Syrie, 250 autres détenus par les Kurdes, selon le Centre d'Analyse du Terrorisme.

"Des individus se réclamant de cette organisation sont toujours sur zone, dit Jean-Claude Brisard, d'autres se sont relocalisés sur de nouvelles terres de djihad, et disposent de la volonté de frapper notre pays. Et la composante intérieure, la plus importante aujourd'hui, endogène, c'est ce terrorisme inspiré, qui met en oeuvre des moyens rudimentaires, des armes rudimentaires et des modes opératoires improvisés, c'est une menace qui est difficile à prévoir. Il y a aussi les sortants de prison, qui constitue une menace majeure pour la France, depuis deux ans on a une dizaine d'incidents en prison, de nature terroriste, alors il faut être extrêmement vigilant car ils sortiront de prison, et puis il y a les individus qui se sont évadés des prisons de Syrie.

La menace est bien réelle, elle est de moindre intensité, mais elle a toujours autant d'effet psychologique et de retentissement médiatique."

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