Biden a proposé à Poutine un sommet, l'Ukraine évoquée lors d'une conversation téléphonique

Biden a proposé à Poutine un sommet, l'Ukraine évoquée lors d'une conversation téléphonique
Tous droits réservés Alexander Zemlianichenko/AP2011
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Par Guillaume Petiteuronews avec AFP
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Joe Biden a proposé mardi à son homologue russe Vladimir Poutine d'organiser une rencontre au sommet "dans un pays tiers" dans "les prochains mois" afin de "bâtir une relation stable et prévisible avec la Russie".

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Le dialogue n'est pas rompu. Malgré un contexte qui reste extrêmement tendu, il pourrait même s'intensifier. C'est ce qu'on peut lire entre les lignes dans les compte-rendus de Moscou et de Washington, au lendemain de l'entretien téléphonique de mardi entre Vladimir Poutine et Joe Biden.

Alors que la relation entre Washington et Moscou est plombée par des désaccords sur des dossiers internationaux, des accusations d'ingérence électorale et de cyberattaques - Joe Biden était allé jusqu'à traiter Vladimir Poutine de "tueur" - le président américain l'a rappelé : Washington "réagira" à "toute action russe", détaille un communiqué de la Maison Blanche.

Mais la conversation téléphonique n'était pas dénuée d'un esprit qu'on pourrait qualifié de tentative d'apaisement, à en lire les compte-rendus des deux parties. Les présidents russe et américain se sont entendus pour _"poursuivre le dialogue",_selon les termes du Kremlin. Et du côté de Washington, on souligne la volonté de Joe Biden de construire une relation "stable".

Le président américain a d'ailleurs proposé à son homologue russe une rencontre "dans un pays tiers" et dans "les prochains mois", mais on ignorait ce mercredi matin si Vladimir Poutine a accepté l'invitation.

Parmi les sujets évoqués au téléphone, la maîtrise de l'armement, mais aussi et surtout les tensions en Ukraine. Les violences ont repris dans l'est de l'Ukraine entre les forces de Kiev et les séparatistes prorusses et les tensions se sont intensifiées depuis quelques semaines.

Washington et Kiev accusent la Russie d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière de l'Ukraine. Le président américain, arrivé au pouvoir en janvier, "a souligné le soutien inébranlable des Etats-Unis à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine".

Conséquence : des consultations d'urgence ont eu lieu mardi à Berlin puis à l'Otan, en présence du chef de la diplomatie ukrainienne - l'Ukraine souhaitant adhérer à l'Alliance - et Washington a annoncé l'envoi de 500 militaires supplémentaires en Allemagne, postés "dès cet automne".

L'OTAN a affiché de son côté son soutien à l'Ukraine. "Le considérable renforcement militaire de la Russie est injustifié, inexpliqué et profondément préoccupant", a déclaré Jens Stoltenberg, Secrétaire général de l'Otan, à l'issue d'une rencontre avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba. "La Russie doit mettre fin à ce renforcement militaire en Ukraine et dans les environs, cesser ses provocations et procéder à une désescalade immédiate."

"L'Otan est aux côtés de l'Ukraine", a réaffirmé Jens Stoltenberg. "Son soutien est bien concret. Il ne s'agit pas de simples paroles", a-t-il assuré. Il est resté en revanche prudent dans sa réponse à l'appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky d'accélérer l'adhésion de son pays à l'Otan afin d'envoyer un "vrai signal" à la Russie.

Le chef de la diplomatie ukrainienne s'est également entretenu à Bruxelles avec le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. "L'Ukraine ne veut pas la guerre", a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba. "Nous ne prévoyons pas d'offensive ou d'escalade. L'Ukraine use au contraire des canaux diplomatiques et politiques pour régler le conflit."

L'Ukraine craint que le Kremlin ne cherche un prétexte pour l'attaquer. Kiev a accusé la Russie d'avoir massé plus de 80 000 soldats près de sa frontière orientale et en Crimée, annexée par Moscou en 2014, après l'arrivée de pro-Occidentaux au pouvoir à Kiev. "Il y a plus de troupes russes massées à la frontière qu'à aucun moment depuis 2014, lors de la première invasion russe", avait souligné dimanche Antony Blinken.

Moscou se défend de son côté de chercher un conflit armé avec l'Ukraine et dit répondre aux actes "menaçants" de l'Otan. "En réponse aux activités militaires de l'Alliance qui menacent la Russie, nous avons pris des mesures appropriées. En l'espace de trois semaines, des troupes ont été déployés avec succès aux frontières occidentales de la Russie dans des zones où des missions d'entraînement et de combat ont été effectuées", a expliqué Sergei Shoigu, ministre russe de la Défense. "Les troupes ont montré qu'elles étaient parfaitement prêtes et capables d'assurer la sécurité militaire du pays."

Alors les États-Unis peuvent-ils réussir dans leur tentative de se poser en médiateur, là ou Berlin et Paris ont essayé sans grand succès ? En faisant pression sur Kiev, Moscou pourrait aussi être en train de chercher à raviver la fibre patriotique de son opinion, à quelques mois des législatives en Russie, mais aussi à tester le nouveau président américain.

Journaliste • Guillaume Petit

Video editor • Guillaume Petit

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