Alors que certains États d'Europe centrale se tournent vers la Chine, Bruxelles critique mais "ne fait pas grand chose pour repousser cette influence" selon le chercheur Vuk Vuksanovic.
Au Monténégro, le gouvernement a contracté un prêt d'un milliard de dollars auprès d'une banque chinoise pour financer en partie une autoroute, construite par un groupe chinois.
Face aux difficultés financières, le pays candidat à l'entrée dans l'Union européenne a demandé de l'aide à Bruxelles, qui a refusé.
Cette prise de position porte un "coup majeur pour le poids stratégique de l'UE dans la région" selon Vuk Vuksanovic chercheur au centre de politique de sécurité de Belgrade. La crédibilité de Bruxelles "va diminuer de manière significative" poursuit-il car les capitales des Balkans "verront que l'Union européenne est prête à les critiquer pour leur coopération avec la Chine, mais elles verront aussi que Bruxelles ne fait pas vraiment beaucoup pour repousser l'influence chinoise."
Regard vers l'Est
Certains pays d'Europe centrale se tournent donc vers l'Est, comme la Hongrie, qui souhaite non seulement établir des relations étroites avec la Chine, laquelle construit une importante ligne ferroviaire reliant Budapest et Belgrade, mais également rejoindre la Banque eurasiatique de développement fondée par la Russie et le Kazakhstan en 2006.
Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la diplomatie d'"ouverture à l'Est" du gouvernement nationaliste hongrois, afin de trouver de nouvelles sources de financements pour ses entreprises et les aider "à réussir encore mieux sur les marchés eurasiens" souligne Peter Szijjarto, ministre des Affaires étrangères.
Autre preuve de l'orientation de la Hongrie vers l'Est, la Chine prévoit d'ouvrir à Budapest, d'ici quelques années, un vaste campus de l'université Fudan, basée à Shanghai, qui sera le premier de l'Union européenne.
D'après le site d'investigation hongrois Direkt36, le campus devrait être construit grâce à un prêt chinois de plus de 450 milliards de forints (1,47 milliard de dollars). La Hongrie contribuera également au projet à hauteur de 100 milliards de forints, selon le site.
La campagne de vaccination contre le Covid-19 menée par Budapest témoigne également de sa volonté de se dédouaner de certains procédures européennes. Le pays a ainsi reçu des vaccins développés par la Russie (Spoutnik V) et par le laboratoire chinois Sinopharm dès le mois de février.