Depuis dimanche soir, le projet annoncé par les écuries les plus riches du continent européen déchire les clubs et les fédérations. De Madrid à Milan, les fans sont partagés entre enthousiasme et circonspection.
Depuis dimanche soir, le projet de Super League annoncé par les écuries les plus riches du continent européen déchire les clubs et les fédérations. En plein séisme dans l'Europe du football, de Madrid à Milan, les fans sont partagés entre enthousiasme et circonspection.
Un séisme de magnitude douze s'est déclaré dimanche soir sur la planète football : douze des plus grands clubs d'Europe ont annoncé vouloir faire sécession et créer une "Super League", un championnat privé indépendant des fédérations. En outre, cette compétition sera quasiment fermée.
Le gotha du football a déjà donné son avis. Mais qu'en pensent les fans ? A Madrid, dont les deux grands clubs de la ville sont "membres fondateurs" du soulèvement qui mijotait en coulisses depuis plusieurs années, on oscille entre enthousiasme et culpabilité.
"Je ne pense pas que la Super League profitera au football européen. Les petites équipes seront exclues car elles pas le même niveau de compétitivité. En tant que fan, je préférerais que les choses restent telles quelles", assure Mario, un étudiant madrilène.
Pour Pablo, un autre étudiant, les intérêts de son club ont la primeur : "En tant que fan du Real Madrid, ça me fait mal de quitter la Ligue des champions, parce que nous en avons treize et j'en veux encore, j'en veux toujours plus. C'est un peu triste mais , mais on peut toujours être les rois de la Super League, alors pourquoi pas? ".
Autre grande ville de football, même circonspection : à Milan, l'AC et l'Internazionale sont de la partie. Mais le manque d'équité interpelle Marouen, fan des Rossoneri :
"Quiconque remportera cette Super League aura toujours l'opportunité d'acheter les plus grands joueurs. Ce n'est pas juste de lancer une telle compétition."
"Juste gagner plus d'argent"
L'une des grandes surprises, c'est l'absence de clubs allemands et français. Les deux finalistes de la dernière Ligue des champions, le Paris Saint-Germain et le Bayern Munich, ne sont pas impliqués. Ils ont pour cela été remerciés par l'UEFA, qui a promis de bloquer un projet "cynique et motivé par des intérêts particuliers".
Dhamir, fan du Bayern, est sur la même ligne : "Ce qui me dérange un peu ici, c'est que tout est question d'argent. La Super League? C'est juste une autre compétition pour gagner plus d'argent. "
Les fondateurs de la Super League, à l'instar du président du Real Madrid Florentino Perez, assurent que leur compétition bénéficiera au football et aux fans. Mais l'UEFA menace d'interdire de Coupe du monde les joueurs participants.
La finale se jouera peut-être en terrain neutre, au tribunal.