Près d'un an après l'explosion dévastatrice à Beyrouth, des zones d'ombre subsistent. Aucun responsable n'a encore été traduit en justice.
Près d'un an après l'explosion dévastatrice à Beyrouth, des zones d'ombre subsistent... Alors que le drame du 4 août 2020 a fait plus de 200 morts et rasé des quartiers entiers de la capitale libanaise, aucun responsable n'a encore été traduit en justice.
La déflagration a été causée par plus de 2000 tonnes de nitrate d'ammonium, abandonnées dans un port, sans mesure de précaution.
Immunité parlementaire
Après avoir rejeté une enquête internationale, les autorités ont dessaisi de ses fonctions le premier juge chargé d'enquêter sur l'affaire. Son remplaçant fait également face à des obstructions, dont le refus du Parlement de lever l'immunité de certains de ses membres soupçonnés d'implication dans l'explosion.
Des victimes dans l'attente d'être indemnisées... Et un pays au bord du chaos
L'absence d'acte d'accusation dans cette affaire, un an plus tard, bloque les indemnisations des victimes par les compagnies d'assurance.
Des milliers de personnes sont toujours sans abri depuis un an. L'aggravation de la crise économique rend plus difficile pour certains de trouver un logement : Seul 50% des 77000 bâtiments endommagés ont été réparés.
Le nouveau premier ministre libanais, Najib Mikati, a appelé à l'unité, tout en affirmant que le pays se trouve toujours dans une situation très difficile. Le pays s'enfonce en effet dans ce qui pourrait être la pire crise économique de son histoire.
Mais selon Amnesty international, certains responsables ont "effrontément bloqué la justice".
L'année dernière, les dirigeants mondiaux ont promis environ 250 millions d'euros pour aider Beyrouth. Une conférence internationale sur le Liban, organisée à nouveau ce mercredi par la France, vise à réunir une aide d'urgence d'au moins 350 millions de dollars pour la population libanaise. Cependant, cette aide reste conditionnée à la formation d'un gouvernement, capable d'engager des réformes de fond.