France : l'Eglise catholique vendra ses biens pour indemniser les victimes d'abus sexuels

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France
Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France Tous droits réservés Thomas Coex/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
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Par euronews avec AFP
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L'Eglise catholique va indemniser les victimes d'abus sexuels en vendant des biens ou en souscrivant un emprunt.

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C'était une attente forte des victimes : un mois après la remise du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l'Eglise catholique de France, les évêques annoncent des mesures concrètes. Une instance nationale chargée d'indemniser au cas par cas les victimes de violences sexuelles va être constituée. Elle sera dirigée par une juriste, Marie Derain de Vaucresson.

Ce fonds d'indemnisation ne sera pas abondé par les dons des fidèles, explique Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France :

"Les évêques de France ont décidé d'abonder ce fond autant qu'il sera nécessaire en se en se dessaisissant de biens immobiliers et mobilier de la conférence des évêques ou des diocèses. Nous ne prendrons pas d'argent du denier de l'Eglise, nous n'utiliserons pas les fonds que les fidèles nous font pour les missions d'évangélisation ou pour d'autres missions qui sont les nôtres, c'est pourquoi il y a un fonds dédié, mais nous utiliserons les réserves de sécurité dont nous pouvons disposer (..) Nous avons aussi décidé, s'il le fallait, de souscrire un emprunt pour pouvoir honorer nos obligations".

Le besoin de réparation ne passera pas forcément par une rétribution. Certaines victimes veulent simplement savoir si leur agresseur est toujours en vie, d'autres ont besoin de le rencontrer.

Pour ce travail de reconnaissance et de réparation, les évêques demande au pape d'envoyer une personne de confiance pour "examiner" le dispositif de réparations.

Les évêques se sont dits prêts à démissionner si le Saint Père l'exigeait : c'est une des demandes des victimes.

Parmi les autres mesures annoncées, la mise en place de groupes de travail chargée de réfléchir à la gouvernance de l'Eglise ou encore la vérification systématique des antécédent judiciaire de tout agent pastoral appelé à travailler auprès des mineurs.

Enfin Mgr Eric de Moulins-Beaufort a rendu hommage à l'association "La Parole libérée" à l'origine des affaires Preynat et Barbarin qui, dit-il, a rendu "un grand service".

Le rapport Sauvé, publié il y a un mois, avait secoué toute l'institution en estimant à 330 000 le nombre de personnes de plus de 18 ans ayant fait l'objet de violences sexuelles depuis 1950, quand elles étaient mineures, de la part de clercs, de religieux ou de personnes en lien avec l'Église.

"Nous sommes libérés de pouvoir manifester que notre Église (...) ne peut pas être une institution (...) engoncée dans l'autoglorification", a dit Mgr de Moulins-Beaufort, revenant sur la reconnaissance de responsabilité de l'Eglise.

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