Changement climatique : la Camargue menacée par la montée des eaux

Access to the comments Discussion
Par Euronews  avec AP
Archive - Des flamants roses en Camargue, le 24 octobre 2005.
Archive - Des flamants roses en Camargue, le 24 octobre 2005.   -  Tous droits réservés  CLAUDE PARIS/AP2005

Deuxième plus grand delta de la méditerranée, la Camargue, dans le sud de la France, est une zone humide unique, et une réserve exceptionnelle pour la biodiversité. Mais ces 150 000 hectares de marais, de terres agricoles et de lagunes sont directement menacées par la montée des eaux, due changement climatique. Ses effets se font d'ailleurs déjà ressentir : aux Saintes-Marie-de-la-Mer, certaines digues construites en bords de plages dans les années 1980 sont aujourd’hui submergées, et l'érosion côtière progresse. 

"Depuis trois ou quatre décennies, les plages ont diminué, les rochers arrivent, le sable diminue. Par exemple, nous avons quelques jours, deux ou trois jours de neige par an, alors qu'avant on n'avait jamais l'habitude d'en voir", confirme Hélène Ferullo, une habitante des Saintes-Maries-de-la-Mer.

Par ailleurs, la région se salinise, ce qui rend la pêche et l'agriculture de plus en plus difficile, comme l'explique Aurélie Raunaud, éleveuse de taureaux camarguais : "Nous avons vu de nombreux effets de l'avancée de la mer et de la salinité des sols. Comme les sols sont salés, l'herbe pousse moins bien, nous perdons la qualité de nos pâturages et nous devons donner beaucoup plus de foin. Financièrement aussi, c'est plus difficile".

Alors que près de 70% du delta se situe à moins d'un mètre de hauteur, une grande partie de la région devrait être submergée d'ici la fin du siècle selon un rapport du GIEC de 2019. Et les tempêtes risquent d'ici là de mettre à mal les digues et les aménagements côtiers : "Les tempêtes moyennes seront bien plus fortes à la fin de ce siècle et elles seront très similaires aux tempêtes extrêmes que nous connaissons aujourd'hui", résume François Sabatier, professeur assistant à Aix Marseille université et au CEREG (Centre de Recherche et d'Enseignement de Géosciences de l'Environnement).

Face à cette montée des eaux qui semble inéluctable, certains estiment qu'il sera nécessaire, à plus ou moins long terme, de relocaliser une partie de la population de la Camargue .