Carburants : les prix à la pompe ont flambé de 24% en un an en Europe

Pompes dans une station service de Montgiscard, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Toulouse, le 24 janvier 2022
Pompes dans une station service de Montgiscard, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Toulouse, le 24 janvier 2022 Tous droits réservés LIONEL BONAVENTURE/AFP
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Par Vincent Coste
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Partout dans l'Union européenne, les automobilistes se rendent à la pompe avec appréhension. Jusqu'où les prix de l'essence vont-ils monter ?

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Vous l'avez sans doute remarqué lorsque vous faites le plein du réservoir de votre automobile. Les prix à la pompe ont sérieusement augmenté. Dans de nombreux pays européens, les prix ont même atteint des records historiques alimentés par la hausse des cours du brut.

En France, le litre de gazole a atteint 1,6854 euro en moyenne, selon des chiffres hebdomadaires du ministère de la Transition écologique arrêtés vendredi. C'est 1,50 centime de plus que la semaine précédente. Jamais ce carburant n'avait été aussi cher dans ce pays.

Les voitures particulières fonctionnant aujourd'hui avec ce carburant représentent 57% du parc automobile français. Mais si le diesel a longtemps été plébiscité par les Français, il tombe en disgrâce, ne représentant plus que 17% des immatriculations de véhicules neufs en décembre 2021, selon le Comité des constructeurs français d'automobiles.

Cette tendance à la hausse du gazole n'est pas circonscrite à la France, elle est observée dans tous les pays de l'Union européenne et bien au delà, comme aux Etats-Unis.

Le seuil "psychologique" des 2 euros le litre de gazole a même été franchi en Suède. La grogne des usagers est en train de monter. Le groupe Facebook "Bränsleupproret", ou "la révolte des carburants" en VF, est ainsi devenu l'un des plus populaires de ce pays qui a mis en place une des législations les plus contraignantes du Vieux Continent pour atteindre ses objectifs de réductions d'émissions de CO2. Si les ventes de voitures électriques ont effectivement doublé en un an, beaucoup de Suédois réclament un assouplissement de cette législation.

Même constat pour le super sans plomb, les prix s'envolent également en Europe. En France, le litre de super SP95 valait en moyenne, début février, 1,7654 euro, soit une hausse de 1,90 centime par rapport à la semaine précédente.

Comme pour le diesel, les deux euros pour un litre ont été aussi dépassés dans un pays, aux Pays-Bas. Mais le Danemark, la Finlande, la Grèce, l'Italie ou la Suède s'en rapprochent également.

Entre décembre 2020 et janvier 2022, le prix des carburants a augmenté de 24%, en moyenne, dans l'Union européenne. Pour le diesel, la hausse a été la plus importante en Allemagne, avec plus de 32% d'augmentation, suivie du Luxembourg, également plus de 32% et de la Suède avec pratiquement 31%. Pour le SP95, l'augmentation a été la plus marquée au Luxembourg (pratiquement 30%).

Ces dernières semaines, les prix à la pompe n'ont cessé d'augmenter dans le sillage des cours du pétrole. Le baril de Brent a, par exemple, dépassé les 90 dollars. Ce phénomène est alimenté par les tensions géopolitiques et l'offre toujours limitée des grands pays producteurs de pétrole.

Concrètement, pour l'automobiliste français ayant une voiture diesel avec un réservoir de 50 litres, cela se traduit par un plein qui revient à 82€ en janvier 2022, soit pratiquement 20€ de plus que ce qu'il payait en décembre 2020 (63,05€).

Face à cette situation, le gouvernement français a mis en place une indemnité inflation de 100 € qui sera versée à 38 millions de personnes, gagnant moins de 2 000€ net par mois.
Des groupes français de grande distribution, comme Leclerc, ont également mis en place des opérations spéciales, peut-être par opportunisme, où l'essence est vendue à "prix coûtant". Le géant de l'énergie TotalEnergies s'est lui engagé à offrir une remise à la pompe dans ses stations situées en zone rurale.

A titre de comparaison, les carburants n'avaient pas atteint en France de tels niveaux en octobre 2018, lorsque le mouvement des "Gilets jaunes" avait éclaté, déjà, en raison du prix de l'essence. Pour le gouvernement français, cette nouvelle flambée des prix des carburants n'est pas de bonne augure, alors que s'annonce le premier tour de l'élection présidentielle le 10 avril prochain.

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