L'OPEP n'ouvre que légèrement les vannes du pétrole

Les pays de l'OPEP ont décidé de ne pas ouvrir complètement les vannes du pétrole.
Malgré les récentes rencontres controversées de Joe Biden et Emmanuel Macron avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, les pays exportateurs ne produiront que 100 000 barils supplémentaires par jour à partir du mois de septembre.
Un chiffre dérisoire, comparé aux quelque 432 000 puis 648 000 barils supplémentaires fixés les mois précédents, qui n'aidera pas à enrayer la flambée des cours.
Ménager la Russie, mais pas seulement
Par sa décision, l'OPEP démontre qu'elle reste soudée et ménage la Russie, aux intérêts diamétralement opposés à ceux de Washington. Dans le communiqué, elle insiste sur "l'importance de maintenir le consensus essentiel à la cohésion de l'alliance."
Au-delà des enjeux géopolitiques, la récente baisse relative des prix du pétrole, sur fond de craintes de récession, a pu pousser l'organisation à jouer la prudence. Depuis leurs sommets de mars dernier à des niveaux plus vus depuis la crise financière de 2008, les deux références du brut ont perdu plus de 26%.
D'autant que le cartel profite de la donne actuelle. L'Arabie saoudite a enregistré une forte croissance au deuxième trimestre 2022, dopée par l'or noir.
Autre élément, les faibles capacités de réserve des différents membres, à l'exception de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis. L'OPEP peine en effet à respecter les quotas affichés, du fait de crises politiques à rallonge ou encore du manque d'investissements et d'entretien des infrastructures pendant la pandémie.
La production russe, sous le joug des sanctions occidentales en lien avec l'invasion de l'Ukraine, est également diminuée.