Finlande : avantages et inconvénients de l'adhésion à l'OTAN

Le 4 avril 2023, la Finlande est officiellement devenue le 31e membre de l'OTAN.
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La Finlande est devenue membre à part entière de l'OTAN. Quelles sont désormais les obligations et les éventuelles menaces que cette appartenance à l’organisation implique pour le pays nordique ? Euronews s'est entretenue avec deux experts.

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La Finlande est devenue membre à part entière de l'OTAN. Quelles sont désormais les obligations et les éventuelles menaces que cette appartenance à l’organisation implique pour le pays nordique ? Euronews s'est entretenue avec deux experts. Ils livrent leur analyse.

"C'est une situation gagnant-gagnant. Pour la Finlande, il s'agit clairement de faire partie d'une alliance défensive plus large. Mais c'est aussi une victoire pour l'OTAN car, tout d'abord, avec la Finlande et bientôt avec la Suède, cela comble une sorte de fossé auquel l'OTAN a été confrontée au cours des dernières décennies dans la région Baltique, où tout type de plan de contingence, c'est -à-dire lorsque les planificateurs militaires doivent envisager toutes sortes de scénarios de crise, on ne pouvait pas compter ni sur la Finlande, ni sur la Suède pour rejoindre l’alliance automatiquement en réponse à une éventuelle incursion militaire", explique Fabrice Pothier, Conseiller principal à l'Institut international d'études stratégiques et chef de l'Unité d'Analyse de Politique générale de l'OTAN.

La Finlande partage plus de 1 300 km de frontière terrestre avec la Russie. Elle permet ainsi à l’OTAN de doubler sa frontière avec Moscou.

Cette nouvelle adhésion crée une sorte de mur de soutènement, qui commence dans le nord de l'Europe avec la Finlande donc et s'étend jusqu'à l'est, sur le flanc oriental, ou l’OTAN a récemment renforcé sa posture défensive et dissuasive.

Toutefois, la Finlande a affirmé qu'elle n’accueillerait pas de troupes de l'OTAN pour le moment.

Que peut ainsi refuser ou non Helsinki à l'Alliance ?

"Il n'y a pas d'obligation. Les autres pays de l'OTAN ne peuvent pas s'attendre à déployer automatiquement tout ce qu’ils envisagent de déployer sur le territoire finlandais. Et la Finlande ne devra pas automatiquement participer à une opération de l'OTAN simplement parce qu'elle est membre de l'Alliance", ajoute Fabrice Pothier.

La Russie prend au sérieux l'article cinq
du traité fondateur de l'OTAN
Henri Vanhanen
Chercheur à l'Institut finlandais des affaires internationales

"Le président finlandais, Sauli Niinistö, a déclaré que la Finlande n'imposerait aucune limite ou condition préalable à l'adhésion à l'OTAN, ce qui signifie que la Finlande n'a pas vraiment de limites quant à une présence éventuelle de l'OTAN sur son sol. Il s'agira plutôt de savoir comment la Finlande contribuera aux tâches de l'alliance en temps de paix, par exemple en participant à la surveillance aérienne des pays baltes", analyse Henri Vanhanen, chercheur à l'Institut finlandais des affaires internationales.

"La Russie prendra des mesures pour rééquilibrer son système de sécurité après l'adhésion de la Finlande", a déclaré le porte-parole du Kremlin.

À quelles actions peut-on donc s’attendre de la part de Moscou ?

"La Russie prend l'article cinq au sérieux. Nous devons donc supposer que maintenant que la Finlande est soumise à cet article, les Russes pourraient jouer le jeu habituel du chantage et de la menace. Mais on ne sait pas très bien jusqu'où ils seraient prêts à aller", affirme Fabrice Pothier.

"Ce n'est pas la peur qui a poussé la Finlande à rejoindre l'OTAN ou à demander l'adhésion à l'Organisation. Je pense que c'est l'idée d'essayer de contrebalancer le comportement agressif de la Russie et d'apporter la stabilité à l'Europe du Nord. La Finlande a appris à se préparer, mais pas à avoir peur", conclut Henri Vanhanen.

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