Céréales ukrainiennes : l'UE promet une nouvelle aide à l'Europe de l'Est

Un fermier ramasse sa récolte dans un champ proche de la ligne de front, dans la région de Dnipropetrovsk, Ukraine, le 4 juillet 2022.
Un fermier ramasse sa récolte dans un champ proche de la ligne de front, dans la région de Dnipropetrovsk, Ukraine, le 4 juillet 2022. Tous droits réservés Efrem Lukatsky/Copyright 2022 The AP. All rights reserved
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Par Euronews avec AFP
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Bruxelles plaide pour approche européenne commune après l'interdiction de plusieurs pays d'importation de céréales ukrainiennes.

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Bruxelles a annoncé ce mercredi une nouvelle aide financière aux pays d'Europe de l'Est, qui ont choisi d'interdire ces derniers jours les importations de céréales ukrainiennes devant la grogne de leurs agriculteurs affectés par la chute des prix.

Après la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie, la Bulgarie a à son tour banni l'achat de blé et d'autres produits en provenance d'Ukraine.

La Commission européenne, cherchant à tout prix à éviter des mesures unilatérales de ce type, a réagi en proposant de débloquer un montant de 100 millions d'euros, "dans le cadre d'une approche commune européenne", a déclaré sa présidente Ursula von der Leyen dans un courrier aux dirigeants concernés.

Ces fonds viennent compléter une première enveloppe de 56,3 millions d'euros octroyée le mois dernier pour soutenir les exploitants les plus affectés.

"Mesure extrême"

Conséquence de la guerre livrée par la Russie, l'UE avait suspendu en mai 2022, pour un an, les droits de douane sur tous les produits importés d'Ukraine. Et les Vingt-Sept s'étaient organisés pour permettre au pays d'exporter ses stocks de céréales après la fermeture des voies maritimes par la mer Noire.

Mais en lieu et place d'un simple transit, les Etats européens voisins ont vu s'accumuler sur leur sol maïs, blé ou tournesol d'Ukraine en raison de problèmes logistiques, ce qui a fait dégringoler les prix locaux.

Les manifestations d'agriculteurs se sont récemment multipliées, poussant les gouvernements à recourir à la manière forte.

La Bulgarie, qui va interdire à partir du 24 avril une large gamme de produits en provenance d'Ukraine, a reconnu qu'il s'agissait là d'une "mesure extrême" et espère une décision commune au niveau de l'UE dans les prochaines semaines.

Face aux interdictions en série, le ministre de l'Agriculture Yavor Guetchev a expliqué craindre un "détournement des importations de marchandises via le corridor Roumanie-Bulgarie".

La Roumanie préfère de son côté temporiser : elle va renforcer les contrôles des convois ukrainiens traversant son territoire mais s'est abstenue de prendre une décision drastique pour l'instant.

Des discussions sont prévues pour vendredi avec Kyiv afin de "trouver rapidement une solution face aux difficultés des exploitants agricoles".

"Graves perturbations"

En Hongrie, un décret a été publié dans la nuit pour donner les détails de la mesure annoncée samedi par le gouvernement du Premier ministre nationaliste Viktor Orban.

En vertu de ce texte, ne peuvent désormais plus être vendus, outre les céréales et les oléagineux, la farine, le miel, le vin, le pain, la viande et les légumes en provenance d'Ukraine.

Ces restrictions sont en vigueur jusqu'au 30 juin dans les différents pays.

"Dans les faits, une proportion importante des produits ne parvient pas aux pays tiers" du Moyen-Orient et d'Afrique "mais sont vendus à des prix bradés au sein de l'UE", souligne le décret hongrois, jugeant que "cet avantage compétitif (...) cause de graves perturbations sur le marché intérieur".

Le porte-parole du gouvernement Zoltan Kovacs a dénoncé mercredi sur son site internet officiel "une situation intenable" pour des agriculteurs "noyés sous le flot des produits ukrainiens".

Le transit des céréales par la Hongrie et la Bulgarie reste quant à lui autorisé. Des procédures très strictes vont toutefois être mises en œuvre par Budapest aux postes-frontières afin de pouvoir assurer un suivi électronique pendant leur traversée du territoire hongrois.

En cas d'infraction, des amendes, qui pourront aller jusqu'à la valeur de l'ensemble de la cargaison, pourront être infligées.

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La Pologne avait pour sa part initialement interdit la circulation de ces marchandises mais elle a conclu mardi un accord avec l'Ukraine en vue de sa reprise dans les prochains jours.

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