France : tensions en tête du cortège du 1er mai

Manifestation en France
Manifestation en France Tous droits réservés AP Photo/Michel Spingler
Par AFP
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Des centaines de milliers de personnes dans les rues de France pour le 1er mai

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Des tensions ont éclaté lundi après-midi à Paris en tête du cortège du 1er-Mai, avec notamment des jets de projectiles contre les forces de l'ordre et des vitrines caillassées.

Ces premiers incidents ont eu lieu dès le départ de la manifestation vers 14H15 de la place de la République, sous une forte pluie.

De gros pétards ainsi que des projectiles ont été lancés sur les forces de l'ordre depuis le pré-cortège, composé de plusieurs centaines de manifestants vêtus de noir.

Plusieurs commerces ont vu leurs vitrines caillassées, notamment des agences bancaires et immobilières, un magasin de photocopies, ainsi que du mobilier urbain.

"Le préfet de police, compte tenu des nombreuses dégradations commises, a décidé de l'intervention des forces dans le pré-cortège pour mettre un terme aux incidents et séparer le pré-cortège du cortège syndical", a indiqué la préfecture de police (PP).

Selon la même source, 2.740 contrôles avaient été effectués à 14H10, avant le départ de la manifestation.

A 15H00, 30 personnes avaient été interpellées, selon la PP.

Ce 1er mai, qui fait figure de 13e journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, intervient pourtant après la validation de l'essentiel du texte par le Conseil constitutionnel et sa promulgation dans la foulée.

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé lundi matin dans toute la France pour un 1er mai à la fois "festif" et "combatif".

L'intersyndicale entend montrer lundi qu'elle n'abandonne pas le combat contre la réforme des retraites, même si les stratégies pourraient rapidement diverger sur la suite du mouvement.

Test social pour l'intersyndicale en France

Le dernier défilé unitaire avec les huit principaux syndicats remonte à 2009, face à la crise financière (la CGT avait compté près de 1,2 million de manifestants, la police 456.000). En 2002 (900.000 à 1,3 million de personnes), les syndicats avaient aussi fait bloc pour "faire barrage" à Jean-Marie Le Pen.

Dans la capitale, le cortège s'élancera à 14h de la place de la République vers la Nation, avec la présence annoncée de syndicalistes du monde entier. Les autorités attendent aussi 1.500 à 3.000 "gilets jaunes" et 1.000 à 2.000 individus "à risque", de source policière. 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 5.000 à Paris.

Interrogée sur France 3 dans l'émission Dimanche en politique concernant la présence éventuelle de "black blocs", Sophie Binet a estimé que c'était "un problème". "Je préférerais qu'ils ne viennent pas, s'ils veulent faire leurs actions, qu'ils le fassent sans se greffer sur nos manifestations qui sont pacifiques, je trouve que c'est choquant", a-t-elle dit.

Quelle suite à donner au mouvement ?

Les syndicats tournent leurs regards vers deux nouvelle dates: le 3 mai, lorsque les "Sages" se prononceront sur une deuxième demande de référendum d'initiative partagée (RIP) et le 8 juin, lorsqu'une proposition de loi du groupe des députés Liot abrogeant la réforme sera au menu de l'Assemblée.

Si dans la rue comme dans les sondages la colère reste vive, avec des "casserolades" qui accompagnent les déplacements de l'exécutif, au sein du gouvernement certains veulent croire "qu'on a passé le plus gros en terme de contestation" et que ce 1er mai "peut être le baroud d'honneur de l'interprofessionnel".

Emmanuel Macron s'est donné le 17 avril "100 jours d'apaisement" et "d'action" pour relancer son quinquennat. Sa Première ministre, Elisabeth Borne, va envoyer des invitations aux syndicats "la semaine prochaine", selon Matignon.

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Et des divergences entre eux commencent à pointer, même si Frédéric Souillot assure que l'intersyndicale "n'est pas fragilisée, il n'y a pas un gravier entre nous".

D'ores et déjà, Laurent Berger a annoncé dimanche que la CFDT "irait discuter" avec la Première ministre si elle y était invitée, tandis que Sophie Binet a rappelé que l'intersyndicale avait prévu de prendre la décision "ensemble" mardi matin.

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