L'UE a rejeté le nouveau projet d'accord au sommet climatique, à Belém (Brésil), appelant à des engagements plus forts en matière de climat et à des discussions sur les combustibles fossiles.
Les délégués aux négociations de l'ONU sur le climat ont travaillé jusqu'aux premières heures de samedi pour trouver un terrain d'entente sur une série de propositions, notamment la volonté de nombreux pays de citer explicitement la cause du réchauffement climatique : la combustion du pétrole, du gaz et du charbon pour alimenter notre planète en énergie.
Les négociations, qui devaient se terminer vendredi, ont largement dépassé ce délai, et l'on ignore quand elles pourront aboutir, les pays se poursuivant des négociations de haut niveau à huis clos.
Le nouveau projet de proposition du Brésil aborde quatre points épineux, dont l'aide financière aux pays vulnérables les plus durement touchés par le changement climatique et l'incitation des pays à renforcer leurs plans nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L'UE a rejeté le projet actuel, et tout accord dépendra encore de la recherche d'un consensus entre les quelque 200 pays participants.
Un autre point de désaccord persiste : l'élaboration d'une feuille de route détaillée pour la sortie progressive des combustibles fossiles, principaux responsables des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents sur Terre.
Un tel plan développerait une simple phrase – « opérer une transition » hors des énergies fossiles – adoptée il y a deux ans lors des négociations climatiques de Dubaï.
Mais aucun calendrier ni processus n'ont été définis, et de puissants pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite et la Russie s'y opposent.
L'UE rejette le projet d'accord
Plus de 80 nations ont appelé à une orientation plus forte, et le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a également plaidé en ce sens au début du mois.
L'UE a rejeté le projet d'accord et a exigé des engagements climatiques plus ambitieux ainsi que des discussions sur les énergies fossiles.
Le commissaire Wopke Hoekstra s'est fermement opposé au projet et a menacé de retirer les négociateurs européens des pourparlers si leurs exigences de mesures strictes de réduction des émissions n'étaient pas satisfaites.
Les négociations, qui devaient se conclure vendredi, se sont poursuivies en raison de désaccords persistants. Le président de la COP30, André Corrêa do Lago, a souligné la nécessité de l'unité, affirmant qu'un agenda problématique…
Les propositions brésiliennes – également appelées textes – ont été présentées peu après un incendie survenu jeudi, qui s'est brièvement propagé dans les pavillons de la conférence COP30, en bordure de l'Amazonie.
Personne n'a été grièvement blessé, mais l'incendie a entraîné la perte d'une journée de travail.
Transition irréversible vers des émissions de gaz à effet de serre
Concernant l'abandon progressif des combustibles fossiles, la proposition « reconnaît que la transition mondiale vers de faibles émissions de gaz à effet de serre et un développement résilient face au changement climatique est irréversible et constitue la tendance future ».
Le texte « reconnaît également que l'Accord de Paris porte ses fruits et s'engage à aller plus loin et plus vite », en référence aux négociations climatiques de 2015 qui ont fixé l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius (2,7 degrés Fahrenheit) par rapport au milieu du XIXe siècle.
Un problème majeur réside dans le fait que les 119 plans nationaux de réduction des émissions soumis cette année sont loin d'atteindre l'objectif de limitation du réchauffement à 1,5 degré.
Bien que le texte ne propose pas de feuille de route pour la transition énergétique, il pourrait se conclure par une section formulée de manière vague concernant un plan pour les prochaines années, présenté dans une feuille de route distincte.
Parmi les 36 pays qui estimaient que le texte était insuffisant figuraient des pays riches comme le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, ainsi que des îles plus petites et vulnérables au changement climatique, telles que les Palaos, les Îles Marshall et Vanuatu.
Les accords conclus lors de ces négociations sont officiellement adoptés lorsqu'aucun pays ne s'y oppose et nécessitent généralement plusieurs cycles de négociations.
En pratique, les travaux peuvent se conclure par l'adoption d'accords et la levée de la séance par la présidence après prise en compte des objections éventuelles.
Au lieu des réunions habituelles en petits groupes, la présidence brésilienne a convoqué une réunion à huis clos des plus hauts responsables des pays membres pendant une grande partie de la journée de vendredi.
Cette mesure vise à éviter que certains pays ne se sentent exclus des négociations en coulisses, mais elle ne permet pas au public de prendre connaissance des objections formulées par les nations.
Ces pourparlers annuels se tiennent cette année à Belém, ville brésilienne située aux portes de la forêt amazonienne.