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Logements, formation et emplois : quelle est la réalité de l'Europe sociale ?

En partenariat avec The European Commission
Logements, formation et emplois : quelle est la réalité de l'Europe sociale ?
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Par Fanny Gauret
Publié le
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Qu'est-ce que l'Europe sociale ? Comment les droits sociaux peuvent contribuer au bien-être des citoyens de l’Union européenne tout en répondant aux défis de la croissance économique ?

L'Union européenne a mis au point un Plan d'action du pilier européen des droits sociaux, un "effort conjoint des institutions européennes, des autorités nationales, régionales et locales, des partenaires sociaux et de la société civile" pour lutter contre le chômage et la pauvreté sur le continent européen.

Dans ce nouvel épisode de Real Economy, nous nous sommes rendus en Roumanie et en France, pour rencontrer des personnes dont la vie a pris un nouvel élan grâce à des projets solidaires.

Fournir un logement décent aux familles à faible revenu

20 millions d'enfants sont en risque de pauvreté dans l’Union européenne. L'objectif est de réduire ce nombre d'un quart d'ici 2030.

Parallèlement, la Garantie européenne pour l'enfance vise à assurer l’accès à l'éducation, aux soins, à une alimentation saine et à un logement décent pour tous les enfants - c’est l’une des actions mises en place pour les droits sociaux.

Ce que nous essayons de faire, c'est de donner à ces personnes l'accès à une normalité qui leur permettra de grandir, de se développer et de devenir des adultes sur lesquels nous pouvons compter.
Cosmina Pandele
Maire de la ville de Berceni, en Roumanie

À Berceni, en Roumanie, Gabriela, Valentin et leurs deux filles vivaient auparavant chez des parents où la cohabitation était très compliquée.

“Lorsqu'ils nous ont mis à la porte, jusqu'à ce que je trouve un appartement à louer, nous avons dormi dans la voiture pendant trois jours, moi, ma femme et ma fille”, explique-t-il.

Le jeune père ajoute : “Ensuite, lorsque j'étais locataire, il ne me restait plus beaucoup d'argent parce que c'était très cher. J'avais assez pour la nourriture, mais pas pour le reste, comme les vêtements”.

“La situation commençait à se dégrader, la moisissure avait commencé à se développer sur les murs, et mon enfant est allé à l'hôpital. Je suis également restée à l'hôpital parce que la maison était trop sale”, déclare Gabriela, sa compagne.

Gabriela et Valentin vivent depuis un an dans leur nouvelle maison avec leurs deux filles, grâce au projet Habitat pour l'Humanité.
Gabriela et Valentin vivent depuis un an dans leur nouvelle maison avec leurs deux filles, grâce au projet Habitat pour l'Humanité.Euronews

Grâce à l’ONG Habitat pour l’Humanité, qui aide les familles à faible revenu en construisant des maisons partagées avec l’aide de volontaires, la famille vit paisiblement depuis 1 an dans leur nouvelle maison.

Ils pourront devenir propriétaires en échange d'un certain nombre d'heures de volontariat, et d’un loyer accessible pendant 20 ans.

Le projet est porté par la ville de Berceni, qui a fourni le terrain et réalisé le raccordement à toutes les utilités, grâce à des fonds privés et européens. Aujourd'hui, trois bâtiments ont été construits, accueillant douze familles.

“Je veux soutenir les autres qui s'installent ici, et même lorsque j'aurai terminé mes heures de bénévolat avec Habitat, je continuerai à aider”, déclare Valentin.

“Même aujourd'hui, nous n'arrivons pas à croire que ce logement est à nous, il a changé notre vie. Nous voulons simplement être en bonne santé, élever nos enfants en paix dans notre maison, rien de plus”, conclut Gabriela.

Des volontaires d'Habitat pour l'Humanité sur le chantier de construction d'une nouvelle maison.
Des volontaires d'Habitat pour l'Humanité sur le chantier de construction d'une nouvelle maison.Euronews

Pour Cosmina Pandele, maire de la ville de Berceni, ce projet est une chance non seulement pour ceux qui vivent aujourd'hui dans ces logements, mais aussi pour tous ceux qui naîtront dans ces familles.

"Ce que nous essayons de faire, c'est de donner à ces personnes l'accès à une normalité qui leur permettra de grandir, de se développer et de devenir des adultes sur lesquels nous pouvons compter”, explique-t-elle.

Développer la formation des citoyens européens

Les compétences sont au cœur des priorités de l'Union européenne, qui encourage les investissements pour faciliter l'accès à la formation des adultes.

Rodica, 49 ans, professeure d'anglais dans une école de Bucarest, a suivi une formation de deux ans en informatique à l'Université Polytechnique de Bucarest, en partenariat avec la Banque Mondiale.

“C'était une chance pour moi, non seulement parce que je voulais vraiment apprendre cela, mais aussi parce que le cours était financé par le ministère de l'Éducation”, explique Rodica.

Rodica, professeure d'anglais à Bucarest, a reçu une formation de deux ans en informatique.
Rodica, professeure d'anglais à Bucarest, a reçu une formation de deux ans en informatique.Euronews

L'objectif de ce projet est de lutter contre le décrochage scolaire et d'améliorer les compétences des enseignants.

“Nous avons beaucoup appris sur l'approche méthodologique de l'enseignement de l'informatique. Nous avons créé un jeu pour nos élèves et ils ont été très heureux d'y jouer”, ajoute la professeure, qui considère que l’amélioration de sa méthode d’enseignement est la meilleure récompense.

"Mes élèves aimeront davantage les cours parce que nous avons appris comment les rendre plus attrayants. Ils devraient être plus motivés pour venir à l'école”, affirme-t-elle.

Ce type de partenariat est encouragé par l’Europe via des initiatives comme l'Année Européenne des Compétences, qui a soutenu près de 200 programmes en 2023.

Lutter contre le chômage

La France s’attaque quant à elle au fléau du chômage avec l’expérimentation “Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée”.

Lancée en 2016, elle a pour but de créer des emplois dans des zones rurales, comme à Pipriac, où l’entreprise Tezea embauche plus de 60 personnes.

Il faut revenir à des valeurs humaines solidaires, parce que c'est ça aussi qui permet de s'en sortir.
Marie-Fabienne
Employée à l'entreprise Tezea, à Pipriac, en Bretagne

Parmi elles, Marie-Fabienne, 58 ans, était assistante de vie, avant de tomber malade.

“J'ai eu un cancer il y a huit ans, j'ai perdu mon mari il y a trois ans aussi d'un cancer. Et à 55 ans, retrouver un travail, c'était loin d'être gagné parce que c'est un âge où, pour beaucoup d'entreprises, on n’est plus rentable”, explique-t-elle.

Marie-Fabienne travaille depuis trois ans pour l'entreprise Tezea, dans le cadre du projet "Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée"
Marie-Fabienne travaille depuis trois ans pour l'entreprise Tezea, dans le cadre du projet "Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée"Euronews

Grâce à ce travail, elle a pu se reconstruire petit à petit.

“Ça m'a permis de retrouver une vie sociale. Ça a redonné aussi du sens à ma vie et à mon quotidien. Il faut revenir à des valeurs humaines solidaires, parce que c'est ça aussi qui permet de s'en sortir”, déclare Marie-Fabienne.

Aujourd’hui, Tezea offre une trentaine d’activités, telles que la recyclerie, l'épicerie, et la coupe de bois de chauffage. Déployé sur une soixantaine de territoires, ce modèle inspire déjà d'autres pays européens.

"C'est une idée qui a permis d'expérimenter ce qu'on appelle le transfert du coût du chômage", explique Serge Marhic, le directeur de Tezea. "En finançant un bout de salaire, on est capable de produire des CDI, on est capable de produire de la richesse, on est capable de faire la production".

La coupe de bois de chauffage est l'une des nombreuses activités de l'entreprise Tezea, en Bretagne.
La coupe de bois de chauffage est l'une des nombreuses activités de l'entreprise Tezea, en Bretagne.Euronews

Sur le territoire de Pipriac, le taux de chômage est passé de 13 % à moins de 5 %.

"Si on veut à terme lutter contre la privation d'emploi de longue durée, c'est aujourd'hui l'un des seuls modèles qui a montré qu'on peut le faire", ajoute Serge Marhic.

Le projet Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée est soutenu par le Fonds Social Européen Plus, une source majeure de financement pour promouvoir les droits sociaux en Europe, dotée d'un budget total de 142,7 milliards d'euros. Ce fonds permet à chaque État membre de mettre en place des initiatives dans le cadre de son programme national.

À l'avenir, un financement adéquat de ces initiatives et un engagement commun fort vers ces objectifs seront indispensables pour construire une Europe plus sociale.

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