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The Swarm of Life" met en lumière le monde sous-marin magique des têtards de crapauds occidentaux.
The Swarm of Life" met en lumière le monde sous-marin magique des têtards de crapauds occidentaux. Tous droits réservés  Shane Gross/Wildlife Photographer of the Year
Tous droits réservés Shane Gross/Wildlife Photographer of the Year
Tous droits réservés Shane Gross/Wildlife Photographer of the Year

Wildlife Photographer of the Year 2024 : des têtards, un collembole et une moisissure visqueuse en vedette

Par Rosie Frost & Lottie Limb
Publié le
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Le concours photo des animaux sauvages du Muséum d'histoire naturelle, qui en est à sa 60e édition, met en lumière des espèces souvent méconnues. Cette fois-ci, les têtards ont battu les lions en phase post-coïtale pour remporter le titre de photo de l'année.

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Une photo envoûtante de têtards a permis à un photographe canadien de remporter le prestigieux titre de "Wildlife Photographer of the Year" (photographe de la vie sauvage de l'année).

Le photojournaliste spécialisé dans la conservation marine, Shane Gross, a été désigné lauréat du 60e concours du Muséum d'histoire naturelle lors d'une cérémonie de remise des prix qui s'est déroulée à Londres mardi soir (8 octobre).

Ses têtards de crapauds occidentaux ont dû faire face à la concurrence féroce de lions en phase post-coïtale, d'un jaguar affamé et d'une hermine bondissante pour décrocher la première place. Au total, 59 228 photos provenant de 117 pays et territoires ont été envoyées par des photographes passionnés de la faune et de la flore, ce qui constitue un record.

"Le jury a été captivé par le mélange de lumière, d'énergie et de connectivité entre l'environnement et les têtards", explique Kathy Moran, présidente du jury. "Nous avons également été enthousiasmés par l'ajout d'une nouvelle espèce aux archives du Wildlife Photographer of the Year ".

"The Swarm of Life" met en lumière le monde sous-marin magique des têtards de crapauds occidentaux.
"The Swarm of Life" met en lumière le monde sous-marin magique des têtards de crapauds occidentaux. Shane Gross/Wildlife Photographer of the Year

Espèce quasi menacée en raison de la destruction de son habitat et de la présence de prédateurs, on estime que 99 % de ces têtards ne survivront pas jusqu'à l'âge adulte.

M. Gross a pris cette image alors qu'il faisait de la plongée en apnée pendant plusieurs heures à travers des tapis de nénuphars dans le lac Cedar, sur l'île de Vancouver, en Colombie-Britannique, en prenant soin de ne pas perturber les fines couches de limon et d'algues qui recouvrent le fond du lac.

Le lauréat du prix Young Wildlife Photographer of the Year décerné par le Natural History Museum (NHM) met une espèce encore plus minuscule sous les feux de la rampe.

Dans un gros plan remarquable, Alexis Tinker-Tsavalas, originaire d'Allemagne, capture un collembole à côté des fructifications d'une moisissure visqueuse. Il a rapidement écarté une bûche qui bloquait la vue pour prendre cette photo, car ces animaux macroscopiques - essentiels à la santé des sols - peuvent sauter plusieurs fois la longueur de leur corps en une fraction de seconde.

"Voir une image macro de deux espèces photographiées sur le sol de la forêt, avec une telle habileté, est exceptionnel", déclare Kathy Moran.

"Life Under Dead Wood" utilise une technique appelée “focus stacking”, qui consiste à combiner 36 images, chacune avec une zone de mise au point différente.
"Life Under Dead Wood" utilise une technique appelée “focus stacking”, qui consiste à combiner 36 images, chacune avec une zone de mise au point différente. Alexis Tinker-Tsavalas/Wildlife Photographer of the Year

La prochaine exposition Wildlife Photographer of the Year présentera 100 photographies du monde entier à partir du 11 octobre 2024 à Londres. Pour marquer le soixantième anniversaire, l'exposition phare du musée présentera une chronologie des moments clés de l'histoire du concours.

Voici un aperçu de quelques-unes des œuvres hautement recommandées de cette année, dont la toute première image primée prise sur un smartphone.

"Centre of Attention" de Georgina Steytler, Australie : hautement recommandé (Invertébrés)

Cette boule d'abeilles fouisseuses mâles de Dawson se dispute l'accès à une femelle. Lorsque les femelles émergent au printemps, elles sont entourées de mâles qui rivalisent pour s'accoupler avec elles. Après l'accouplement, la femelle creuse un nouveau terrier rempli de pollen et d'œufs d'où émergeront les abeilles nouvellement écloses au printemps.

Cette boule d'abeilles fouisseuses mâles de Dawson se dispute l'accès à une femelle.
Cette boule d'abeilles fouisseuses mâles de Dawson se dispute l'accès à une femelle. Georgina Steytler/Wildlife Photographer of the Year

La photographe australienne Georgina Steytler étudie ces abeilles depuis des années et savait qu'elle devait garder ses distances. Un long objectif lui a permis de prendre cette image alors qu'elle était allongée sur le sol chaud et rocailleux près de Carnarvon, en Australie occidentale, avec du sable soufflant sur son visage.

"Deadly Bite" (Morsure mortelle) par Ian Ford, Royaume-Uni : très bien noté (Mammifères)

Un appel radio a alerté le photographe britannique Ian Ford qu'un jaguar avait été aperçu rôdant sur les rives de l'affluent de la rivière São Lourenço dans le Pantanal, Mata Grosso, Brésil. Agenouillé dans son bateau, il a obtenu le cliché parfait lorsque le félin a porté un coup au caïman yacare qui ne se doutait de rien.

Un jaguar inflige une morsure mortelle à un caïman dans le Pantanal.
Un jaguar inflige une morsure mortelle à un caïman dans le Pantanal. Ian Ford/Wildlife Photographer of the Year

Les zones humides du Pantanal, en Amérique du Sud, abritent la plus forte densité de jaguars au monde. Comme les proies sont abondantes, ces grands félins habituellement solitaires ont été vus en train de pêcher, de jouer et de voyager ensemble.

"Twist and Jump" (Torsions et sauts) de José Manuel Grandío, Espagne : hautement recommandé (Mammifères)

Le photographe espagnol José Manuel Grandío a bravé des températures inférieures à zéro à Athose, en Bourgogne-Franche-Comté, en France, pour observer une hermine sautant dans la neige.

La saison préférée de Grandío pour la photographie est l'hiver et il a repéré la créature sautant haut dans les airs le dernier jour de son voyage.

Jose Manuel Grandío brave des températures inférieures à zéro pour voir une hermine sauter en l'air au-dessus de la neige.
Jose Manuel Grandío brave des températures inférieures à zéro pour voir une hermine sauter en l'air au-dessus de la neige. Jose Manuel Grandío/Wildlife Photographer of the Year

Il dit avoir vu dans cette performance une "expression d'exubérance". Les scientifiques qualifient ce comportement de danse, mais les avis sont partagés quant à ses motivations, qu'il s'agisse d'une tentative de confusion des proies ou d'une infection parasitaire.

"The Last Resting Place" (La dernière demeure) de Randy Robbins, États-Unis : hautement recommandé (Art naturel)

Frappé par la beauté inhabituelle de ce cerf givré sur le sol de la forêt, le photographe Randy Robbins a capturé cette image avec son smartphone.

Randy Robbins a été frappé par la beauté inhabituelle de la forme givrée de ce cerf sur le sol de la forêt.
Randy Robbins a été frappé par la beauté inhabituelle de la forme givrée de ce cerf sur le sol de la forêt. Randy Robbins/Wildlife Photographer of the Year

M. Robbins vérifiait les caméras de surveillance près de son domicile à Susanville, en Californie (États-Unis), lorsqu'il a découvert le cadavre de l'animal. Il a saisi ce moment poignant avant que la glace ne puisse fondre.

"In the Spotlight" (Sous les feux de la rampe) par Shreyovi Mehta, Inde : deuxième prix (10 ans et moins)

La jeune photographe Shreyovi Mehta se promenait avec ses parents dans le parc national de Keoladeo, au Rajasthan, en Inde , lorsqu'elle a aperçu cette scène. Elle a couru vers son père qui portait les appareils photo et s'est baissée pour prendre une photo en contre-plongée.

Shreyovi se promenait dans la forêt avec ses parents lorsqu'elle a vu cette scène.
Shreyovi se promenait dans la forêt avec ses parents lorsqu'elle a vu cette scène. Shreyovi Mehta/Wildlife Photographer of the Year

Le parc national de Keoladeo est réputé pour son avifaune et attire un grand nombre d'oiseaux aquatiques en hiver. Les paons, que l'on voit sur la photo, y résident toute l'année. Nichés dans de grands arbres, ils sont plus actifs à l'aube et au crépuscule et se reposent à l'ombre pendant la journée.

"Going with the Floe" (Aller avec le flot de la banquise) par Tamara Stubbs, Royaume-Uni : hautement recommandé (Animaux dans leur environnement)

Cette image représente un moment fort de l'expédition de neuf semaines de la photographe britannique Tamara Stubbs dans la mer de Weddell. Elle a remarqué que ces phoques crabiers s'étaient endormis le long du navire, le bout de leurs narines dépassant de la surface de l'eau.

Tamara Stubbs a repéré ces phoques crabiers en train de faire une sieste dans la banquise.
Tamara Stubbs a repéré ces phoques crabiers en train de faire une sieste dans la banquise. Tamara Stubbs/Wildlife Photographer of the Year

L'Antarctique compte environ quatre millions de phoques crabiers. Bien qu'ils ne soient pas considérés comme en danger ou menacés, ils sont protégés par des accords internationaux de conservation. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer l'impact du changement climatique et du tourisme sur leurs populations.

"The Disappearing Ice Cap" (La calotte fondante) par Thomas Vijayan, Canada : hautement recommandé (Les océans : une vue d'ensemble)

La prise de vue par drone de Thomas Vijayan montre l'ampleur épique du glacier Bråsvellbreen au Svalbard, en Norvège. Il a fallu une planification méticuleuse et de bonnes conditions météorologiques pour y parvenir, l'image finale étant un panorama de 26 images individuelles.

Thomas Vijayan utilise son drone pour montrer l'ampleur épique du glacier Bråsvellbreen.
Thomas Vijayan utilise son drone pour montrer l'ampleur épique du glacier Bråsvellbreen. Thomas Vijayan/Wildlife Photographer of the Year

La photo montre l'eau de fonte estivale plongeant du bord du glacier Bråsvellbreen. Ce glacier fait partie de l'Austfonna, la troisième plus grande calotte glaciaire d'Europe, qui est l'une des nombreuses calottes qui couvrent les terres de l'archipel du Svalbard.

Certains modèles scientifiques suggèrent que les glaciers du Svalbard pourraient disparaître complètement d'ici 400 ans en raison du changement climatique.

"Stormy Scene" (Scène orageuse) par William Fortescue, Royaume-Uni : très bien noté (Mammifères)

Le photographe britannique William Fortescue a visité le parc national du Serengeti en Tanzanie pendant la saison des pluies. Il a observé ces lions s'accoupler plusieurs fois avant que la femelle ne rompe l'union. Il n'a remarqué les traînées de salive et l'explosion d'insectes provenant de la crinière du mâle que plus tard, lorsqu'il a agrandi la photo.

William Fortescue utilise une toile de fond de nuages d'orage éclairés par le soleil couchant pour montrer des lions en train de s'accoupler.
William Fortescue utilise une toile de fond de nuages d'orage éclairés par le soleil couchant pour montrer des lions en train de s'accoupler. William Fortescue/Wildlife Photographer of the Year

Les lions peuvent s'accoupler tout au long de l'année, mais ils synchronisent la naissance des petits pour augmenter les chances de réussite de la troupe. Les femelles lions coopèrent pour élever leur progéniture ensemble, afin d'assurer leur survie jusqu'à l'âge adulte.

"Moonlight Hunter" (Chasseur au clair de lune) par Xingchao Zhu, Chine : très bien noté (Mammifères)

Xingchao Zhu a suivi un groupe de chats de Pallas (manuls) sauvages sur le plateau glacé de Mongolie intérieure pendant plusieurs jours au cours du Nouvel An chinois. L'un de ces jours, juste avant l'aube, Xingchao a établi un contact visuel avec ce chat alors qu'il attrapait un petit oiseau.

Xingchao Zhu se retrouve face à face avec un chat de Pallas alors que la lune se couche.
Xingchao Zhu se retrouve face à face avec un chat de Pallas alors que la lune se couche. Xingchao Zhu/Wildlife Photographer of the Year

Les chats de Pallas ont un épais pelage d'hiver qui leur permet de survivre à des altitudes allant jusqu'à 5 000 mètres. Ils utilisent la furtivité pour éviter les grands prédateurs et on pense que leurs petites oreilles arrondies leur permettent de rester cachés tout en regardant par-dessus les obstacles.

"Hooked" (Accroché) de Tommy Trenchard, Afrique du Sud : hautement recommandé (Les océans : une vue d'ensemble)

Le photographe sud-africain Tommy Trenchard voyageait à bord du navire Arctic Sunrise de Greenpeace lorsqu'il a pris cette photo d'un requin requiem capturé accidentellement.

L'expédition de recherche de l'Arctic Sunrise dans les eaux internationales de l'océan Atlantique Sud visait à documenter les prises accidentelles de requins par les bateaux de pêche ciblant le thon et l'espadon.

Tommy Trenchard documente la prise accidentelle d'un requin requiem, son corps arqué dans un dernier acte de résistance.
Tommy Trenchard documente la prise accidentelle d'un requin requiem, son corps arqué dans un dernier acte de résistance. Tommy Trenchard/Wildlife Photographer of the Year

Avec environ 80 millions de requins capturés chaque année dans les océans du monde, l'expédition espérait mettre en lumière le manque de réglementation de la pêche industrielle dans les eaux internationales.

Le nombre de requins dans le monde a chuté depuis 1970 en raison de la pêche, et les trois quarts des espèces de requins sont aujourd'hui menacées d'extinction.

Le concours "Wildlife Photographer of the Year" (Photographe de la vie sauvage de l'année) est conçu et produit par le Musée d'histoire naturelle de Londres.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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