La pénurie de logements au centre des préoccupations néerlandaises

La crise du logement est particulièrement forte à Amsterdam
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Par Vincenzo Genovese
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Les élections législatives se déroulent mercredi aux Pays-Bas, les problèmes de logement ont occupé une place centrale de la campagne électorale.

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Le logement est de loin le thème le plus important des élections législatives aux Pays-Bas. Le manque d'habitations à un prix abordable est en tête des préoccupations des électeurs qui sont appelés aux urnes mercredi.

"C'est la question la plus importante, je pense, parce qu'elle a été négligée pendant longtemps. Nous avons donc beaucoup de gens, des jeunes, des personnes âgées, bien sûr, mais aussi beaucoup de migrants qui ont besoin d'un logement dans ce pays", explique Peter Kanne, chercheur à I&O Research.

"Tous les partis pensent que c'est très important. Les électeurs pensent que c'est très important. Mais il n'y a pas de parti qui ait la solution que les électeurs considèrent comme : la meilleure solution".

Plusieurs raisons sous-tendent cette question inflammable. Il manque près de 390 000 logements dans le pays, selon Peter Boelhouwer, professeur à l'université de Delft.

"La raison en est que nous n'avons pas construit suffisamment de logements au cours des dix dernières années. Nous avons donc connu une baisse de la production de logements et une augmentation assez forte de la population en raison de la migration, en particulier de la migration de la main-d'œuvre, qui est assez élevée", précise-t-il.

"L'année dernière, nous avons bien sûr accueilli des Ukrainiens, mais c'est surtout la migration de la main-d'œuvre qui est en cause. La demande de logements est donc beaucoup plus forte aujourd'hui qu'il y a dix ans et nous produisons moins de logements. Il y a donc une pénurie".

Amsterdam compte environ 3000 "sans-abris économiques", des personnes qui ont un travail et une vie ordinaire et qui perdent leur logement après une rupture ou un accident de la vie et qui ne parviennent pas à en trouver un autre à cause de la montée en flèche des prix du marché immobilier.

Pour aider les personnes dans cette situation, l'association De Regenboog a lancé un programme. Elle met en relation les besoins des personnes en difficulté avec les propriétaires qui disposent de chambres libres et qui peuvent en louer à un prix abordable compris entre 250 et 600 par mois.

"Nous essayons de leur donner un endroit temporaire pour retrouver de l'énergie, sortir du mode de survie, du stress et de la réflexion permanente : où vais-je dormir, comment vais-je garder mon emploi si je ne peux pas me doucher, où vais-je faire cuire ma nourriture, comment vais-je survivre à tout cela ?", explique Tamara Kuschel, coordinatrice de projet pour De Regenboog.

"Nous essayons de leur donner, au moins pour 12 mois, un endroit solide pour se reposer et les aider à trouver des projets pour l'avenir".

L'association tente également de loger des personnes dans des bureaux vides ou des maisons à rénover ou appelées à être démolies. A Amsterdam, louer un appartement peut être très difficile, mais acheter peut s'avérer impossible. A titre d'exemple, un logement de 60 mètres carrés peut atteindre 600 000 euros.

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