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2024 : les 10 moments les plus marquants du Parlement européen

Roberta Metsola, présidente du PE, et Ursula von der Leyen, présidente de la CE
Roberta Metsola, présidente du PE, et Ursula von der Leyen, présidente de la CE Tous droits réservés  Jean-Francois Badias/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Jean-Francois Badias/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Par Vincenzo Genovese
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Des votes cruciaux sur la protection de la nature et l'immigration, des discours puissants et des débats acharnés : l'année qui se termine a été marquée par des drames et des bouleversements dans l'hémicycle européen.

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2024 a été une année de changement pour le Parlement européen, bouleversé par les élections de juillet.

Au-delà du vote, qui a modifié de manière significative sa composition et l'équilibre des pouvoirs, voici quelques moments à retenir de cette année.

1. Les manifestations d'agriculteurs atteignent le Parlement

Le début de l'année 2025 a été marqué par des manifestations massives d'agriculteurs dans toute l'Europe, de l'Allemagne à la France en passant par la Pologne et l'Espagne.

Ils visaient notamment l'accord commercial de l'UE avec les pays du Mercosur - à l'époque, les négociations étaient encore en cours - et certaines politiques environnementales européennes affectant le secteur agroalimentaire.

Le 1ᵉʳ février, un millier d'agriculteurs de plusieurs pays sont arrivés à Bruxelles. Après une procession nocturne sur leurs tracteurs, ils ont occupé la place devant le Parlement européen pendant toute une journée, brûlant du foin, répandant du fumier et endommageant la place.

2. "Cesser d'être ennuyeux" pour vaincre Poutine

L'une des interventions les plus puissantes et les plus évocatrices au Parlement européen a été celle de Ioulia Navalnaïa en février. Elle a pris la parole dans l'hémicycle de Strasbourg quelques jours après la mort de son mari, Alexeï Navalny, dans des circonstances suspectes alors qu'il était emprisonné en Russie.

Navalnaïa a rendu hommage au courage du leader de l'opposition et a attaqué le président russe Vladimir Poutine, recevant une ovation générale de la part des députés européens.

"Si vous voulez vraiment vaincre Poutine, vous devez devenir un innovateur. Vous devez cesser d'être ennuyeux", a déclaré Ioulia Navalnaïa aux députés.

"Vous ne pouvez pas le vaincre en pensant qu'il est un homme de principe qui a une morale et des règles. Il n'est pas comme ça. Alexeï l'a compris depuis longtemps. Vous n'avez pas affaire à un politicien, mais à un monstre sanguinaire".

3. La bataille finale sur la loi de restauration de la nature

La loi sur la restauration de la nature, une proposition visant à réhabiliter progressivement les zones terrestres et maritimes de l'UE dégradées par le changement climatique et l'activité humaine, a été l'un des sujets les plus controversés au Parlement européen au cours de la dernière partie de la législature.

Le Parti populaire européen (PPE) a entamé une campagne acharnée pour faire tomber la loi, arguant qu'elle mettrait en péril la production alimentaire, augmenterait les prix de détail et dévasterait les moyens de subsistance traditionnels des agriculteurs.

Les points de vue du PPE ont été soutenus par les forces de droite, mais contestés par les eurodéputés progressistes, les organisations environnementales, les juristes et même les multinationales, qui ont déclaré que la restauration de la nature était indispensable pour maintenir une économie prospère et des chaînes d'approvisionnement durables.

Le PPE a même fait pression sur les médias sociaux, allant jusqu'à affirmer que la législation transformerait la ville de Rovaniemi, où vit le Père Noël, en une forêt.

En février, le Parlement a finalement approuvé une version édulcorée de la loi par 329 voix pour et 275 contre. Elle prévoit la restauration d'au moins 20 % des zones terrestres et maritimes de l'UE d'ici à 2030, et de tous les écosystèmes qui en ont besoin d'ici à 2050.

4. Le vote tant attendu sur la grande réforme de la politique migratoire

En avril 2024, le Parlement européen a approuvé la vaste réforme de la politique de migration et d'asile de l'Union européenne, près de quatre ans après que la Commission européenne l'ait proposée.

Le "Pacte sur les migrations et l'asile" a été soutenu par les trois principaux groupes du Parlement : Parti populaire européen (PPE), Socialistes et Démocrates (S&D) et Renouveau européen, avec quelques dissidents.

Les partis de droite, les Verts/ALE et le groupe de gauche ont voté contre. Ce dernier a même protesté devant le Parlement avant le vote, en organisant des "funérailles pour le droit d'asile" qui, selon lui, serait instauré par les nouvelles règles.

Les nouvelles règles prévoient un mécanisme de solidarité pour partager les charges liées à l'accueil des demandeurs d'asile, par le biais d'une redistribution entre les États membres qui peut être remplacée par des contributions financières. Mais elles prévoient également des contrôles plus stricts aux frontières et des procédures plus rapides pour l'examen des demandes d'asile et le rapatriement des migrants. Le pacte sera pleinement en vigueur à partir de la mi-2026.

5. Le Parlement soutient l'avortement en tant que droit fondamental de l'UE

Même des votes symboliques peuvent provoquer des affrontements violents au Parlement européen. En avril, l'hémicycle a approuvé une résolution visant à inclure le droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.

Le sujet étant très conflictuel, le Parlement s'est divisé. La résolution a été approuvée par 336 voix pour, 163 contre et 39 abstentions. Les groupes de droite "dure" Identité et Démocratie et Conservateurs et Réformistes européens ont voté contre, tout comme la majorité du Parti populaire européen, le plus grand groupe du Parlement.

Toutefois, le vote n'a pas eu d'effet contraignant. La Charte des droits fondamentaux de l'UE requiert l'accord unanime de tous les États membres pour être modifiée. Les règles relatives à l'interruption de grossesse relèvent également de la législation sur la santé, qui est de la compétence exclusive des pays de l'UE.

Credits: Pro Vita & Famiglia onlus
Credits: Pro Vita & Famiglia onlus Genovese, Vincenzo/

6. La dernière ligne droite avant les élections européennes

Les membres du Parlement européen se précipitent souvent au dernier moment pour approuver des textes législatifs importants. Lors de sa dernière session avant les élections, le PE a procédé à 89 votes sur des dossiers législatifs, ainsi qu'à sept résolutions non législatives, ce qui constitue un record pour l'ensemble de la législature.

Parmi eux, la directive sur le droit à la réparation, un règlement visant à interdire les produits fabriqués par le travail forcé sur le marché de l'Union, de nouvelles règles pour les travailleurs des plateformes numériques, un projet de loi sur la réduction des emballages, et la toute première loi européenne contre la violence fondée sur le genre.

7. La "majorité vénézuélienne" en Europe

Après le vote, le nouveau Parlement européen a rapidement révélé son nouvel équilibre des pouvoirs, même s'il s'agissait d'un vote essentiellement symbolique. En septembre, l'hémicycle de Strasbourg a voté pour reconnaître le candidat présidentiel en exil du Venezuela, Edmundo González Urrutia, comme "président légitime et démocratiquement élu".

La résolution, qui n'a aucun poids juridique, a été soutenue par le Parti populaire européen (PPE) de centre-droit, les Conservateurs et réformistes européens (ECR) nationalistes de droite et les Patriotes pour l'Europe d'extrême-droite nouvellement formés, marquant la première fois dans la nouvelle législature que les conservateurs traditionnels ont rejoint les rangs des groupes plus à droite.

Cette alliance a été rebaptisée "majorité vénézuélienne", suite à l'objet du vote, et a refait surface lors de la décision d'attribuer à M. González et à la dirigeante de l'opposition vénézuélienne, María Corina Machado, le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit du Parlement européen.

8. Von der Leyen contre Orbán : l'épreuve de force au Parlement

La première session plénière d'octobre a donné lieu à un débat enflammé opposant la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au premier ministre hongrois, Viktor Orbán, qui est monté sur la scène du Parlement européen quelques mois après une visite controversée à Moscou, effectuée alors que la Hongrie occupait la présidence tournante du Conseil de l'UE.

La guerre en Ukraine a été l'une des pommes de discorde, le dirigeant hongrois affirmant que l'UE avait adopté une politique erronée sur la guerre et le président de la Commission lançant une attaque personnelle contre lui sans mentionner son nom : "Il y en a encore qui blâment cette guerre non pas sur l'envahisseur, mais sur l'envahi."

9. L'approbation impopulaire de la Commission européenne

Fin novembre, le Parlement européen a définitivement approuvé le collège des commissaires dirigé par Ursula von der Leyen. Mais alors que le vote sur le président de la Commission lui-même en juillet était un succès pour Mme von der Leyen, elle pouvait à peine se réjouir de l'approbation du Collège.

En novembre, seuls 370 eurodéputés ont voté en sa faveur, ce qui représente 54 % de l'ensemble des votes exprimés et 51 % du nombre total de membres (719).

Plusieurs défections sont intervenues au sein du Parti populaire européen (centre-droit), des Socialistes et Démocrates (centre-gauche) et du groupe libéral Renouveler l'Europe, réduisant le soutien à la Commission, qui a été "sauvée" par les votes d'une partie des Conservateurs et Réformistes européens et du groupe des Verts/ALE.

En effet, pour une raison ou une autre, seul un législateur sur deux a approuvé le nouveau collège des commissaires.

10. Bizarreries et étrangetés dans l'hémicycle européen

L'année 2024 a également été marquée par des moments surréalistes lors des débats au Parlement : un chien aboyant dans l'hémicycle, un député irlandais insultant un club de football italien et un député slovaque libérant une colombe en signe de paix.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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