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En Allemagne, les chrétiens-démocrates prêts à durcir la loi sur l’immigration avec l’extrême droite

Après l'attaque au couteau la semaine dernière, le leader de l'opposition, Friedrich Merz, a proposé l'instauration de contrôles permanents aux frontières en Allemagne.
Après l'attaque au couteau la semaine dernière, le leader de l'opposition, Friedrich Merz, a proposé l'instauration de contrôles permanents aux frontières en Allemagne. Tous droits réservés  AP Photo
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Par Euronews avec agences
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Les propositions des chrétiens-démocrates en matière d'immigration pourraient être adoptées avec le soutien de l'extrême droite. Un séisme politique en Allemagne, et un pari osé de la part du leader de l'opposition, Friedrich Merz.

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Le cordon sanitaire habituellement observé par la droite allemande autour de l’AfD est-il en train de tomber ? La question plombe les débats depuis l’attaque au couteau d’Aschaffenburg perpétré, il y a une semaine, par un demandeur d’asile censé être expulsé vers la Bulgarie.

Ce mercredi, le chancelier Olaf Scholz et le leader de l'opposition, Friedrich Merz, vont s'affronter au Bundestag à l'occasion de la dernière semaine de session du parlement. L'immigration sera au coeur de leurs interventions : les chrétiens-démocrates (CDU) ont proposé au vote deux motions et une proposition de loi durcissant nettement la législation allemande en la matière.

Ces textes sont à la fois un séisme politique en Allemagne et un énorme pari de la part de Friedrich Merz. Un séisme politique parce que pour la première fois, les conservateurs, le parti libéral, le parti d'extrême gauche anti-immigration BSW mais aussi le parti d'extrême droite AfD devraient s'accorder en faveur d'un même texte. Les députés se prononceront ce mercredi sur les motions et vendredi sur le projet de loi. Leur vote pourrait marquer un précédent dans l'histoire politique du pays et fragiliser grandement le "cordon sanitaire" qui existait jusqu'à présent entre les partis démocratiques classiques et l'AfD.

Entre autres, les textes soumis par la CDU proposent un contrôle permanent immédiat aux frontières ainsi que le refus systématique de toute tentative d'entrée irrégulière dans le pays - une mesure que les partis d'opposition ont avertie comme étant incompatible avec les lois européennes sur l'asile.

Si cette proposition de loi passe, la CDU compte faire pression pour que le texte soit adopté au parlement dès cette semaine. Merz et son parti ont cependant besoin d'une majorité des deux tiers pour faire passer la loi au parlement. Le leader de droite a laissé ouverte la possibilité à tous les partis intéressés de la faire passer, y compris l'AfD.

Des paroles qui ont suscité des critiques dans toute la sphère politique, y compris un avertissement du chancelier allemand Olaf Scholz vendredi dernier selon lequel "le cordon sanitaire contre l'AfD ne doit pas s'effondrer". Les églises protestantes et catholiques d'Allemagne ont publié une rare déclaration commune dans laquelle elles avertissent que s'appuyer sur les votes de l'AfD pourrait causer "des dommages massifs à la démocratie allemande".

Friedrich Merz a tenté de tempérer les critiques, insistant sur le fait qu'il recherche "d'autres majorités au parlement" et qu'il espère que le Parti social-démocrate (SPD) de Scholz et les Verts "reviendront à la raison".

Le SPD a rejeté ses propositions, les qualifiant d'"incompatibles avec les lois européennes", tandis que la ministre des Affaires étrangères des Verts Annalena Baerbock a accusé le chef de la CDU de vouloir "enfreindre le droit européen et construire une clôture autour de l'Allemagne".

Le co-dirigeant de l'AfD Tino Chrupalla a déclaré à la presse nationale que son parti soutiendrait le plan migratoire de Friedrich Merz car il s'aligne sur la position dure de son parti sur l'immigration. La proposition de la CDU devrait également obtenir le soutien du Parti libéral démocrate libre (Freie Demokratische Partei, FDP) et de l'Alliance populiste de gauche Sahra Wagenknecht (Bündnis Sahra Wagenknecht, BSW), les deux partis ayant déjà indiqué qu'ils soutiendraient sa proposition.

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