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Guerre en Ukraine : l'UE doit saisir les avoirs russes gelés, assure le commissaire européen à l'économie

DOSSIER : Le commissaire européen en charge de l'économie Valdis Dombrovskis lors d'une session plénière au Parlement européen à Bruxelles, mardi 9 février 2021.
DOSSIER : Le commissaire européen en charge de l'économie Valdis Dombrovskis lors d'une session plénière au Parlement européen à Bruxelles, mardi 9 février 2021. Tous droits réservés  AP Photo
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Par Vincenzo Genovese
Publié le
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Dans une interview accordée à Euronews, le commissaire européen chargé de l'économie et de la productivité, Valdis Dombrovskis, a déclaré que l'UE devrait cesser de discuter des options de financement de l'Ukraine et saisir les avoirs russes gelés.

Près de quatre ans après le début de l'invasion russe en Ukraine, l'Union européenne doit sévir, a déclaré le commissaire européen à l'économie et à la productivité, Valdis Dombrovskis."Il est temps que nous arrêtions de discuter des différentes options et que nous allions de l'avant", a-t-il assuré dans une interview accordée à Euronews.

Le commissaire letton estime qu'un prêt de réparation garanti par les avoirs russes gelés en Europe est "ce qui peut apporter un soutien important à l'Ukraine sans imposer une charge fiscale supplémentaire et substantielle à l'UE ou à ses États membres".

Pour lui, il s'agit de la meilleure solution pour financer les 135 milliards d'euros nécessaires à l'Ukraine pour couvrir les besoins militaires, combler le déficit budgétaire et stabiliser l'économie sur les deux prochaines années, selon les projections du Fonds monétaire internationale.

Au début du mois, la Commission européenne a préparé un document présentant plusieurs options de financement pour soutenir la lutte de l'Ukraine contre l'agression russe.

Trois solutions sont privilégiées par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne : les contributions bilatérales volontaires des États membres ; l'émission d'une dette commune au niveau de l'UE ; et un prêt de réparation basé sur les actifs gelés de la Russie.

La dernière apparaît, pour Valdis Dombrovskis, comme la meilleure. "Les autres options sont plus coûteuses pour les États membres, car il est clair que l'Ukraine est confrontée à des problèmes de viabilité de la dette, et nous ne pouvons donc pas nous contenter d'accorder un nouveau prêt à l'Ukraine", a-t-il déclaré.

Le commissaire en charge de l'économie de l'Union des 27 a réaffirmé la nécessité de soutenir l'Ukraine et a adressé un message clair au gouvernement belge, principal opposant à cette solution. Bruxelles détient la majeure partie des actifs et craint des représailles agressives de la part de Moscou. "Si vous cédez à l'intimidation, vous devrez faire face à d'autres intimidations. Nous devons résister à cette pression", a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que la discussion entre les États membres sera très difficile.

L'apaisement ne fait que renforcer l'agression

Le débat autour de l'utilisation des avoirs gelés est étroitement lié à celui sur le rôle de l'UE dans un éventuel accord de paix en Ukraine. Le plan de paix en 28 points élaboré par les États-Unis et la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine a stupéfié les Européens par ses dispositions perçues comme trop favorables à Moscou.

Certains pays de l'UE ont rédigé une contre-proposition appelant à un cessez-le-feu le long des lignes de front actuelles, sans concessions territoriales supplémentaires et avec des garanties de sécurité pour l'Ukraine, mais le Kremlin l'a rejetée.

"Le plan de paix original en 28 points a été affiné, avec des contributions supplémentaires des deux parties, et il ne reste que quelques points de désaccord", s'est félicité Donald Trump, précisant qu'il avait chargé son envoyé spécial Steve Witkoff négocier avec le président russe Vladimir Poutine à Moscou. Une rencontre confirmée par le Kremlin.

Alors que les négociations se poursuivent, avec Moscou comme avec Kyiv, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est adressé ce mercredi au Parlement européen. Elle a réaffirmé son intention de soutenir l'Ukraine "sans relâche" jusqu'à ce qu'une paix "juste et durable" soit signée avec la Russie.

De son côté, la responsable de la politique étrangère de l'UE, Kaja Kallas, a convoqué une vidéoconférence informelle extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'Union.

À Euronews, Valdis Dombrovskis a tracé des lignes rouges que l'UE refuse de franchir. "Le respect de l'intégrité territoriale, le fait que la capacité militaire de l'Ukraine ne soit pas limitée [d'une manière qui la rendrait] vulnérable à de nouvelles attaques, et que l'intégration de l'Ukraine dans l'UE soit au centre du règlement de l'après-guerre", a-t-il listé.

S'il se veut aussi ferme, c'est qu'il sait que Moscou a "ouvertement parlé d'envahir d'autres pays, y compris des pays de l'UE et de l'OTAN". "L'histoire nous a appris que l'apaisement de l'agresseur ne fait qu'engendrer de nouvelles agressions. [...] Cela signifie que si la Russie se sent confortée par cette guerre et ses résultats, cela ne fera que créer plus d'agressions, et cette guerre s'étendra", a-t-il conclu.

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