Une entreprise néerlandaise envisage de faire des bébés dans l'espace

L'entrepreneur néerlandais Egbert Edelbroek et son entreprise, Spaceborn United, sont des pionniers de la recherche sur le sexe dans l'espace, avec un œil sur la "planète B".
L'entrepreneur néerlandais Egbert Edelbroek et son entreprise, Spaceborn United, sont des pionniers de la recherche sur le sexe dans l'espace, avec un œil sur la "planète B". Tous droits réservés Justine GERARDY, Julie CAPELLE / AFPTV / Spaceborn United / AFP
Tous droits réservés Justine GERARDY, Julie CAPELLE / AFPTV / Spaceborn United / AFP
Par Euronews avec AFP
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Cet article a été initialement publié en anglais

SpaceBorn a l'intention d'être le premier à réaliser la conception d'un bébé dans l'espace.

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L'humanité a-t-elle besoin d'un plan B ?

Au cas où la réponse à cette question serait positive, un entrepreneur néerlandais a décidé d'explorer la possibilité de se reproduire dans l'espace.

Egbert Edelbroek dirige la société pionnière SpaceBorn United. Cette société se concentre sur la reproduction et les naissances potentielles, dans l'environnement de gravité partielle de la planète Mars.

Il s'agit d'un processus qui comporte d'énormes défis.

Si la perspective des premiers rapports sexuels dans l'espace peut sembler utopique,  Egbert Edelbroek est persuadé qu'il assistera de son vivant à la conception et à la naissance d'un être humain, dans l'espace.

"Si l'on veut des colonies humaines (...) au-delà de la Terre, et si l'on veut vraiment qu'elles soient indépendantes, il faut aussi relever le défi de la reproduction", affirme Egbert Edelbroek.

L'humanité doit donc "devenir une espèce multiplanétaire", précise-t-il, à l'AFP.

Face aux défis colossaux que représentent les rencontres sexuelles potentielles dans l'espace, le principal obstacle étant l'absence de gravité qui séparerait les couples, SpaceBorn United vise avant tout à concevoir un embryon dans l'espace.

Pour des raisons éthiques, l'entreprise travaille d'abord sur la reproduction de souris, avant d'envisager l'envoi de sperme et d'ovules humains, loin de la Terre. Pour faciliter cette opération, elle a mis au point un disque qui mélange les cellules.

"C'est comme une station spatiale pour vos cellules", explique Aqeel Shamsul, PDG de la société britannique "Frontier Space Technologies", qui collabore au projet.

Préoccupations éthiques

L'embryon sera ensuite cryogénisé pour stopper son développement et garantir un retour en toute sécurité dans des conditions difficiles, notamment en ce qui concerne les vibrations et les forces gravitationnelles.

Un lancement avec des cellules de souris est prévu, pour la fin de l'année prochaine, le premier lancement visant à produire un embryon humain devant prendre "cinq ou six ans", selon Egbert Edelbroek.

Toutefois, il ne s'agit là que d'un petit pas, et un pas de géant est nécessaire sur le plan éthique, avant qu'un tel embryon puisse être implanté chez une femme, conduisant à la naissance du premier enfant conçu dans l'espace.

"C'est un sujet délicat. En fin de compte, vous exposez des cellules humaines vulnérables, des embryons humains, aux dangers de l'espace, un environnement, pour lequel les embryons n'ont jamais été conçus", souligne Egbert Edelbroek.

La sensibilité de ces questions est l'une des raisons pour lesquelles la recherche sur la reproduction dans l'espace a généralement été confiée à des entreprises privées, plutôt qu'à la NASA, explique-t-il.

Egbert Edelbroek, qui estime que son entreprise est la seule à chercher à développer un embryon humain dans l'espace, espère que l'on parviendra un jour à donner naissance à un être humain dans l'espace, tout en admettant que la route est "longue".

Les fluides corporels, tirés vers le bas sur Terre, seraient tirés vers le haut dans un environnement à faible gravité, ce qui poserait plusieurs problèmes.

Alors que le corps d'un adulte peut supporter certaines différences, un fœtus en pleine croissance est "plus vulnérable" : "il faut donc d'abord créer l'environnement parfait", affirme-t-il.

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Une ambition démesurée

Le développement actuel du tourisme spatial est également un facteur à prendre en considération : un nouveau type de voyageur pourrait vouloir être le premier à concevoir dans l'espace, déclare l'entrepreneur qui sensibilise le secteur aux risques.

Les recherches de Spaceborn, qui reproduisent le processus de fécondation in vitro dans l'espace, aident également les personnes à concevoir sur Terre, selon lui.

Il espérait initialement qu'un bébé pourrait être conçu dans l'espace d'ici quelques années, mais l'ampleur des défis l'a contraint à tempérer ses ambitions.

"Nous sommes passés d'une ambition folle à une ambition très élevée", souligne-t-il. 

Toutefois, l'homme de 48 ans reste convaincu qu'un bébé naîtra dans l'espace au cours de sa vie. 

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"Je pense atteindre au moins 100 ans. Cela devrait donc nous donner suffisamment de décennies pour y parvenir", conclut-il.

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