La ville de Lahaina, sur l'île de Maui, réduite en cendres après les incendies.

Vidéo. Joe Biden attendu à Hawaï lundi, où le bilan des incendies atteint 110 morts

Les recherches continuent sporadiquement de livrer leur macabre décompte à Maui, sur l’archipel américain d’Hawaï, où la ville de Lahaina a été quasiment rasée par les incendies.

Les recherches continuent sporadiquement de livrer leur macabre décompte à Maui, sur l’archipel américain d’Hawaï, où la ville de Lahaina a été quasiment rasée par les incendies.

"Le décès de 110 personnes a été confirmé", a déclaré, mercredi 16 août, le gouverneur d’Hawaï, Josh Green, lors d’une conférence de presse, en annonçant la découverte de quatre corps supplémentaires. Ce bilan pourrait s’alourdir considérablement. Car une semaine après le drame, les secouristes et les chiens renifleurs qui fouillent les décombres de Lahaina, ville historique de Maui, n’ont inspecté que 38 % des zones touchées, selon les autorités.

"Il s’agit d’une opération de recherches très difficile", a souligné Deanne Criswell, la patronne de l’agence fédérale chargée de la réponse aux catastrophes naturelles. Des médecins légistes équipés d’une morgue mobile sont arrivés en renfort mardi. Les équipes mobilisées incluent désormais des experts ayant travaillé sur les attentats du 11-Septembre, sur des crashs d’avion ou sur d’autres incendies monstres aux Etats-Unis.

Défi considérable

La tâche reste toutefois ardue pour localiser et identifier les corps dans Lahaina, qui comptait 12 000 habitants avant la catastrophe. La véritable ampleur du drame pourrait ne pas être connue avant plusieurs semaines.

Le feu a été si intense dans l’ex-capitale du royaume d’Hawaï qu’il a fait fondre le métal : beaucoup d’habitations ont été réduites en cendres et les corps retrouvés sont souvent méconnaissables. Seuls quelques-uns ont pu être identifiés jusqu’ici. Les proches des personnes disparues sont encouragés à donner leur ADN pour faciliter l’identification des corps retrouvés. Du fait du grand nombre de touristes présents au moment de la catastrophe, cela représente là encore un défi considérable.

Les autorités vont "devoir mettre en place une sorte de système" permettant aux proches de vacanciers disparus de se rendre à leur "commissariat de police local", partout aux Etats-Unis, pour fournir un échantillon de leur ADN, a expliqué Adam Weintraub, un responsable de l’agence hawaïenne de gestion des crises.

Des centaines de personnes sont toujours portées disparues. Parmi elles, certaines sont progressivement localisées par leurs proches à mesure que les communications se rétablissent sur l’île, mais d’autres viendront inévitablement rejoindre les rangs des victimes de la tragédie.

Joe Biden critiqué

Le président Joe Biden va se rendre lundi 21 août sur l’archipel avec son épouse, Jill, a annoncé, mercredi, la Maison Blanche. Le couple doit "rencontrer des équipes de secours, des survivants ainsi que des responsables officiels", a annoncé sa porte-parole, Karine Jean-Pierre, mercredi dans un communiqué.

"Je reste déterminé à m’assurer que les habitants d’Hawaï aient tout ce dont ils ont besoin pour se remettre de cette catastrophe", a écrit le président sur X (ex-Twitter).

Joe Biden avait rapidement déclaré l’état de catastrophe naturelle à Hawaï, ce qui a permis de déployer des moyens d’assistance d’urgence de l’Etat fédéral, et il s’est entretenu plusieurs fois avec le gouverneur de l’Etat, Josh Green.

Mais il a été critiqué par l’opposition républicaine pour sa réponse jugée insuffisante, voire indifférente, face à ces incendies. S’il avait rapidement mentionné le désastre au début d’un discours, jeudi, dans l’Utah, le président ne s’est pas exprimé publiquement quand le bilan s’est lourdement aggravé au cours du week-end.

Les autorités assument le silence des sirènes

A Lahaina, des dizaines d’habitants pris de court se sont jetés à la mer pour échapper aux flammes, et la colère gronde chez certains survivants. Depuis une semaine, un procès en incompétence est fait aux autorités locales, car les sirènes d’alarme n’ont pas retenti sur Maui. Mais cela ne relevait pas d’un oubli ou d’une négligence et a été publiquement assumé mercredi.

Les sirènes "sont utilisées principalement pour les tsunamis" et les habitants "sont entraînés à s’abriter en altitude" lorsqu’elles retentissent, a expliqué à la presse, Herman Andaya, responsable de l’agence chargée de la gestion des crises à Hawaï en assurant ne pas regretter de les avoir laissées muettes.

Le feu brûlait sur les hauteurs de Lahaina et les autorités ont donc préféré s’en tenir aux alertes à la télévision, radio et sur les smartphones, de peur que les habitants foncent vers l’incendie, a-t-il résumé. Ces avertissements se sont cependant souvent révélés inutiles à cause des multiples coupures de courant et de réseau subies par l’île, frappée par des vents violents alimentés par un ouragan au milieu du Pacifique.

"C’est vrai que lorsque je suis arrivé à Hawaï, les gens m’ont dit : “Si tu entends une sirène, c’est qu’il y a un tsunami et qu’il faut aller sur les hauteurs.”", a abondé le gouverneur Green.

Le fournisseur d’électricité Hawaiian Electric est également visé par une plainte, car il n’a pas coupé volontairement le courant, ce qui a pu augmenter le risque d’incendies à cause de la chute de nombreux poteaux électriques. A l’avenir "nous aimerions enterrer les lignes électriques", a souligné le gouverneur. "Nous avons l’intention d’investir massivement dans ce domaine lors de la reconstruction."

Attisés par le passage d’un ouragan au large d’Hawaï, ces incendies sont survenus au milieu d’un été marqué par des événements extrêmes sur la planète, liés au réchauffement climatique selon les experts, dont des mégafeux de forêt au Canada.

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