Griedge Mbock a tout pour faire parler d'elle: "puissante et sereine" sur un terrain, souriante et ambianceuse en dehors, la défenseure et "DJ" des Bleues pourrait devenir une des joueuses-clés du Mondial, à condition de forcer un peu sa nature.
Doublure de Laura Georges au Mondial-2015 (aucune apparition), moins connue que sa binôme Wendie Renard en défense centrale, la Lyonnaise de 24 ans est désormais sur le devant de la scène en équipe de France, qu'elle a découverte en novembre 2013 pour la première de ses 53 sélections.
"C'est passé vite!", rembobine la native de Brest, en se remémorant ses premières années d'apprentissage. "Quand on arrive, on n'est pas forcément titulaire, on observe beaucoup, on apprend des plus anciennes. Aujourd'hui, j'ai réussi à faire ma place, je pense que j'ai énormément progressé et que je peux aussi un peu plus guider mes partenaires", confiait-elle à l'AFP avant le début du tournoi.
Celle qui se voit comme "un lien entre la jeune génération et les plus anciennes" enrobe toujours son rôle de cadre d'une touche d'humilité, soucieuse de ne pas brusquer: "J'essaye de communiquer, de m'imposer aussi, de parler aussi à celles qui en ont besoin, j'essaye d'avoir un rôle qui permette de prendre mes responsabilités".
Mbock n'a pas toujours pu ou voulu les assumer, à en croire ceux qui l'ont connue dans ses plus jeunes années.
- "Elle est arrivée toute timide" -
"Elle a été dans le respect de Laura Georges, elle avait du mal à la bousculer alors qu'elle devait le faire. Elle est à 60% en équipe de France", expliquait ainsi avant la Coupe du monde une de ses formatrices, Françoise Le Hazif, dans les colonnes de L'Equipe.
La Lyonnaise, "une joueuse d'exception", doit "prendre le jeu à son compte" et sortir de l'ombre de Wendie Renard car "sur le plan technique, elle est largement meilleure qu'elle", ajoutait-elle.
Renard, sa binôme à l'OL et en équipe de France, n'a que des compliments à offrir au sujet de l'ancienne Guingampaise, arrivée à Lyon en 2015 pour 100.000 euros, un record à l'époque.
"Elle est arrivée toute jeune, toute timide", se rappelle la Martiniquaise. "C'est quelqu'un qui a franchi un palier depuis plusieurs saisons, encore plus cette année où elle est régulière", la félicite Renard, décrivant "une joueuse puissante, sereine".
"Je pense qu'on a beaucoup de ressemblances sur la vie en général: on aime bien rigoler, on aime bien la musique, et après quand c'est le travail, c'est le travail", poursuit-elle auprès de l'AFP.
En peu de mots, la capitaine lyonnaise décrit les deux facettes de sa partenaire, aussi appliquée crampons au pied que détendue en dehors des heures de service.
- Surnom: fesse gauche -
La discrète Mbock, fan de la chanteuse de R&B Aya Nakamura, est d'ailleurs devenue la DJ officielle du groupe pendant le Mondial, comme elle l'a dit en conférence de presse mercredi.
"Tout simplement, j'ai demandé à toutes les filles de nous donner une ou deux chansons qu'elle aimaient bien pour que tout le monde puisse se concentrer de la meilleure des façons quand on a le match. C'est venu comme ça sur le tas, je n'ai pas forcément choisi d'être DJ".
Toujours attentive à ne pas se mettre en avant, elle expliquait avant la Coupe du monde partager ce rôle d'ambianceuse en cheffe avec d'autres Françaises. "Viviane Asseyi, Grace Geyoro, Aïssatou met l'ambiance aussi, il y en a beaucoup", rapportait-elle alors à l'AFP.
Aïssatou, c'est Tounkara, remplaçante parmi les défenseures centrales des Bleues et grande amie de Mbock.
"On a été la charnière centrale en (équipes de) jeunes, donc forcément cette amitié et ce lien sont restés", raconte cette dernière. Les deux inséparables se sont même affublées de surnoms évocateurs: Tounkara l'appelle "ma fesse gauche", Mbock la surnomme "ma fesse droite".