Afghanistan : les talibans s'emparent de villes-clés, Washington renvoie des milliers de soldats

Afghanistan : les talibans s'emparent de villes-clés, Washington renvoie des milliers de soldats
Tous droits réservés Gulabuddin Amiri/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
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Par euronews avec AFP
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Les insurgés ont revendiqué la prise de Kandahar, deuxième plus grande ville, alors que les Américains remobilisent 8000 militaires tout en assurant qu'il ne s'agit pas d'un "réengagement militaire".

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Jusqu'où ira la progression des Talibans en Afghanistan ? Les insurgés enchaînent les conquêtes de villes provinciales depuis une semaine : ils ont revendiqué ce vendredi la prise de Kandahar, la deuxième plus grande ville d'Afghanistan, et de Lashkar Gah, après celles de Hérat (troisième plus grande ville) et de Ghazni (située à 150 km de Kaboul) jeudi.

Les Talibans contrôlent désormais une majeure partie du nord, du sud et de l'ouest et près de la moitié des capitales provinciales. Restent encore sous contrôle du gouvernement afghan la capitale et quelques autres territoires.

Cette offensive, lancée au mois de mai, profite du vide laissé par le retrait des forces internationales. Le départ des troupes américaines doit s'achever le 31 août.

Face à cette progression des Talibans, les États-Unis viennent d'annoncer une évacuation de leur personnel diplomatique à Kaboul.

Pour cette opération, Washington va mobiliser près de 8 000 soldats américains : 3 000 soldats à l'aéroport international de la capitale, un millier au Qatar, tandis que 3 500 à 4 000 autres seront positionnés au Koweït.

Un redéploiement massif qui peut être interprété comme un message adressé aux Talibans pour qu'ils ne s'attaquent pas à Kaboul et à son aéroport.

"Isolement" ou partage du pouvoir

L'Union européenne a menacé jeudi les talibans d'un "isolement" international s'ils s'emparaient du pouvoir "par la force" en Afghanistan. Mais pour l'heure, les Talibans restent sourds aux avertissements de la communauté internationale. Et les discussions qui se sont déroulées à Doha, au Qatar, n'ont abouti sur aucune avancée significative.

Les négociateurs afghans ont proposé un partage du pouvoir avec les Talibans en échange d'un arrêt des violences, chose que le gouvernement de Kaboul s'était toujours refusé à faire.

Mais désormais il y a urgence. Ironie du calendrier, c'est vingt ans après avoir été chassés du pouvoir par les Américains, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, que les Talibans reviennent en force en Afghanistan.

"L'Afghanistan fonce vers un immense désastre, prévisible et qui aurait pu être évité", a fustigé jeudi le chef des républicains au Sénat américain, Mitch McConnell, fustigeant "la politique dangereuse" du président Joe Biden.

Les combats qui se déroulent dans le pays ont aussi de lourdes conséquences sur la population civile. Au moins 183 civils ont été tués, dont des enfants, en un mois à Lashkar Gah, Kandahar, Hérat et Kunduz.

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