L'UE écartée de la zone pacifique par ses partenaires

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Par Efi KoutsokostaEuronews
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L'accord conclu entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie pour faire face à la Chine écarte de fait les Européens.

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L'Union européenne ne décolère pas. L'annonce de l'alliance dans le Pacifique entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie pour faire face à la Chine écarte purement et simplement les Vingt-sept de la zone.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dit regretter cette décision. Mais à Bruxelles des voix sont beaucoup plus critiques. "C'est une façon de dire aux Européens : vous n'avez rien à faire dans la zone indo-pacifique!", résume Frédéric Grare, chercheur au European Council on Foreign Relations. Il souligne d’ailleurs que l’UE a sa part de responsabilité dans ce revirement. "Depuis longtemps, les Etats-Unis ont demandé aux Européens d'être plus impliqués", ajoute-t-il.

Pour la France, premier pays membre à avoir adopté en 2018 une stratégie pour cette région du monde, c'est un coup dur. C'est un contrat de 56 milliards d'euros pour 12 sous-marins qui part en fumée. Sur Twitter, l'eurodéputé Arnaud Danjean (PPE) estime que "l'Australie doit maintenant s'attendre à beaucoup plus qu'un délai pour conclure un accord commercial avec l'UE".

Mais la rupture du contrat, en faveur de sous-marins américains, va au-delà de la simple question commerciale entre Paris et Canberra, souligne Frédéric Grare. Cela "signifie que d'autres liens du partenariat sont en danger car la confiance politique entre les deux pays est brisée", juge-t-il.

Il faut arrêter d'être naïf à propos de la Chine.
Jean-Claude Juncker
Ancien président de la commission européenne

Sur Euronews, le précédent président de la Commission européenne estime que cette nouvelle alliance ne change pas grand-chose pour l'UE. Jean-Claude Juncker invite surtout les Vingt-sept à ne pas perdre de temps pour repenser leur stratégie à l'égard de la Chine. "Il faut arrêter d'être naïf à propos de la Chine et n'écoutons pas seulement les entreprises européennes qui veulent faire du profit en Chine", conseille le Luxembourgeois. 

Cette annonce entre Washington, Londres et Canberra porte un premier coup à la stratégie indo-pacifique de l’UE présentée le même jour.

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