Grève générale, blocages routiers et coups de feu dans les Antilles françaises

Carcasses de voitures brûlées au Gosier (Guadeloupe), le 21/11/2021
Carcasses de voitures brûlées au Gosier (Guadeloupe), le 21/11/2021 Tous droits réservés Elodie Soupama/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
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Par euronews avec AFP, AP
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La Guadeloupe et la Martinique sont confrontées à deux mouvements de grève générale. Les manifestants réclament notamment la fin de l'obligation vaccinale. Le ton s'est durci ces dernières heures : d'après la police, les forces de l'ordre ont essuyé des tirs à balles réelles.

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La Guadeloupe et la Martinique sont confrontées à deux mouvements de grève générale, lancés à quelques jours d'intervalle. Les manifestants réclament notamment la fin de l'obligation vaccinale. Le ton s'est durci ces dernières heures : d'après la police, les forces de l'ordre ont essuyé des tirs à balles réelles. Le point sur la situation.

MARTINIQUE

La grève générale a été décidée par une intersyndicale à compter de ce lundi. Le mouvement a été reconduit ce mardi.

Cela se traduit par des blocages sur les grands axes routiers. L'accès à l'agglomération de Fort-de-France, au centre de la Martinique, est impossible depuis le sud et le nord de l'île. Des camions, des taxis mais aussi des palettes et des pneus ont été disposés à des points stratégiques du réseau routier.

Les forces de l'ordre, ainsi que des pompiers, ont été visés par des tirs d'armes à feu et des jets de projectiles alors qu'elles intervenaient sur des feux de poubelles allumés sur la voie publique dans le quartier de Sainte-Thérèse à Fort-de-France, selon des sources policières.

« Nous disons au préfet de nous respecter », a lancé Eric Bellemarre, secrétaire général Force Ouvrière Martinique, sur l'antenne de la radio RCI mardi matin.

« Le Premier ministre a annoncé qu'il fallait ouvrir un espace de dialogue mais son représentant local n'a pas dû recevoir le message », a ajouté le leader syndical.

Les grévistes s'indignent de ne pas avoir été reçus lundi par le préfet de la Martinique au terme de la première journée de manifestation, justifiant le durcissement du mouvement.

GUADELOUPE

En Guadeloupe, l'appel à la grève générale a été lancé le lundi 15 novembre. Le mouvement de contestation dure donc depuis plus d'une semaine. Il a dégénéré en crise sociale émaillée de nombreuses violences avec barricades, pillages et incendies.

"Plus de 90 interpellations" et "plus de 60 gardes à vue" ont eu lieu depuis le début de la crise, a précisé ce mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
250 policiers et gendarmes, dont 50 du GIGN et du Raid, ont été envoyés en renfort durant le week-end et qu'un couvre-feu a été mis en place de 23H00 à 5H00.

« Ce qui est certain, c'est que le rétablissement de l'ordre public est le préalable à toute discussion évidemment », a précisé le ministre français, indiquant que des gendarmes avaient été la cible de tirs à balles réelles.

Les motifs de la contestation

A l'origine du mouvement en Guadeloupe, il y a la contestation de l'obligation vaccinale des soignants. A ce jour, plus de 80% du personnel médical s'est fait vacciner. Ceux qui refusent la vaccination ont été suspendus. Et c'est cette suspension qui est aujourd'hui dénoncée par les manifestants.

La contestation est menée par un collectif d'associations et de syndicats. A la point de la mobilisation, l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG). La secrétaire générale du syndicat, Maïté Hubert M'Toumo, a indiqué dans un communiqué, que l'obligation vaccinale était en fait « la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ». Pour elle, la mobilisation traduit "la profondeur des souffrances, des inégalités, de la pauvreté et de l'exclusion subies par la population, singulièrement les jeunes et les personnes âgées".

Le collectif d'organisations a ainsi dressé une liste de revendications : augmentation généralisée des salaires, des minima sociaux, des allocations chômage et des pensions de retraite, remplacement de tous les départs à la retraite, arrêt des licenciements, dans le privé et des suppressions de postes, dans le public...

Comment sortir de l'impasse ?

Le ministre français des Outre-mers, Sébastien Lecornu, a indiqué ce mardi qu'il ne comptait pas se rendre tout de suite sur place pour ne pas "présenter une surcharge particulièrement importante pour les forces de l'ordre" qui sont déjà toutes sur le terrain.

Une réunion par visioconférence s'est tenue ce lundi à Matignon autour de Jean Castex, à l'isolement après avoir été testé positif au Covid-19. Cette réunion a débouché sur la création d'une "instance de dialogue" afin, selon le Premier ministre, de "convaincre et d'accompagner individuellement, humainement", les professionnels concernés par l'obligation vaccinale.

Une décision qui n'a pas convaincu en Guadeloupe où les syndicats à l'origine de la mobilisation ont déploré ne pas être associés à l'initiative.

En Guadeloupe et en Martinique, des délégations de manifestants étaient attendues ce mardi dans les préfectures à Pointe-à-Pitre et Basse-Terre.

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