Crise migratoire à la frontière entre la Pologne et le Belarus : reportage

Contrôle de véhicules par la police polonaise, près du poste-frontières de Kuznica-Brugzi, Pologne, 17 novembre 2021,
Contrôle de véhicules par la police polonaise, près du poste-frontières de Kuznica-Brugzi, Pologne, 17 novembre 2021, Tous droits réservés Czarek Sokolowski/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
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Par Magdalena Chodownik
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La police polonaise arrête les passeurs et interpelle les exilés qui parviennent à passer entre les mailles du filet. Notre reporter a rencontré un Irakien qui ne voulait pas vivre ce cauchemar...

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C'est l'une des nombreuses arrestations non loin de la frontière avec le Belarus... La police polonaise inspecte des véhicules à la recherche d'exilés qui sont parvenus à passer entre les mailles du filet des 20 000 soldats polonais déployés le long de la frontière avec le Belarus depuis moins d'un mois. Ce jour-là, ils ont découvert et interpellés une dizaine de migrants dans plusieurs voitures immatriculées en Allemagne.

Selon les autorités polonaises, 500 passeurs présumés, ont été arrêtées en Pologne depuis le mois d'août dernier :

"Ceux qui s'engagent pour transporter ces personnes sont généralement des citoyens d'Ukraine et de Géorgie qui résident légalement ici [en Pologne]. Il y a aussi des gens qui ont des cartes de résidents allemands, principalement des Irakiens et des Syriens. Malheureusement, nous constatons aussi de plus en plus souvent l'implication de groupes criminels polonais et étrangers ici", expliqueAndrzej Jakubaszek, garde-frontières.

Certains migrants expriment leur volonté de rester en Pologne, tandis que d'autres essaient d'aller plus à l'ouest. Un Irakien, qui a traversé la frontière depuis le Belarus, et qui souhaite rester anonyme, espère atteindre l'Allemagne :

"J'ai ma famille en Allemagne. Moi, je n'ai pas voulu ça, je n'ai pas décidé de souffrir, de subir ce cauchemar. Mais c'était un danger pour ma vie de rester en Irak."

Certains exilés donnent tout leur argent à des trafiquants, et se retrouve souvent pris au piège, d'autres tentent de faire le voyage seuls, d'autres encore organisent leur voyage avec l'aide de leurs familles vivant déjà dans les pays de l'Union européenne.

Witold Klaus, un avocat qui a travaillé avec des migrants, explique les risques que cela peut représenter de faire entrer quelqu'un illégalement dans l'UE :

"C'est assez lourdement puni, jusqu'à 8 ans d'emprisonnement, car cela vise à sanctionner les groupes criminels de passeurs organisés. Mais il y a aussi certainement des familles qui recherchent leurs proches qui se sont perdus dans la forêt."

Le nombre de passages à la frontière entre la Pologne et le Belarus continue de diminuer, mais les militants qui aident les migrants du côté polonais affirment que de nombreux exilés se cachent encore dans les forêts polonaises et que de nombreuses familles recherchent leurs proches portés disparus dans l'est de l'Union européenne.

"Selon le gouvernement polonais, la construction de sa clôture prévue le long de la frontière bélarusse va bientôt commencer. Avec plus de 20 000 agents déployés dans la région et une aide internationale de l'Estonie et du Royaume-Uni, la Pologne espère sceller complètement la frontière et empêcher les migrants de la traverser" conclut notre reporter à Varsovie, Magdalena Chodownik."

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