Aide militaire à l'Ukraine, soutien humanitaire : "l'Europe est là"

Valérie Drezet-Humez, cheffe de la représentation de la Commission européenne en France - Lyon, le 04/10/2022
Valérie Drezet-Humez, cheffe de la représentation de la Commission européenne en France - Lyon, le 04/10/2022 Tous droits réservés AP et euronews
Tous droits réservés AP et euronews
Par Olivier Peguy avec AFP, AP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

L'Union européenne (UE) et la guerre en Ukraine : impact des sanctions, lassitude dans l'opinion, "Europe de la défense"... Trois questions à la représentante de la Commission européenne en France.

PUBLICITÉ

Depuis 7 mois, l'Union européenne soutient Kyiv sans relâche face à l'agression russe. Cela s'est traduit notamment par plusieurs séries de sanctions contre Moscou.

Pour analyser cette position européenne face à la guerre en Ukraine, nous avons interrogé Valérie Drezet-Humez, cheffe de la représentation de la Commission européenne en France.

Euronews : Les sanctions contre Moscou ont-elles l'impact escompté ?

Valérie Drezet-Humez : Actuellement, ces sanctions ont déjà des effets. Ce sont des effets qui vont se voir à long terme. L'idée, c'est d'assécher la capacité russe d'alimenter la guerre. Aujourd'hui, il y a déjà des effets tout à fait tangibles. Les deux tiers des avions qui transitent en Russie n'ont plus de pièces détachées et sont en dépendance complète du marché occidental, y compris pour des biens à valeur ajoutée. Donc on a une inversion des dépendances.

Et dans la durée, ces sanctions vont permettre vraiment de réduire la capacité russe, qu'on a vu aussi dans la reprise de certains territoires par l'armée ukrainienne d'ailleurs.

N'y a-t-il pas un risque de lassitude de l'opinion publique en France et en Europe face à cette guerre ?

V D-H : C'est toujours un défi de maintenir une unité, une solidarité, une réactivité dans la durée. Mais je pense que l'Europe a vraiment montré qu'elle était capable de le faire. Depuis le 24 février, elle est là. Elle est là sur le terrain militaire, sur le terrain du soutien humanitaire aussi, avec l'accueil des réfugiés qui a été fait, sur l'intégration de certains réfugiés ukrainiens, mais aussi sur la préparation de la reconstruction de l'Ukraine.

Donc, fort de cette expérience, on a toute capacité de croire qu'on peut encore continuer au niveau européen à avoir cette fermeté et cet objectif clair qui est de ramener l'Ukraine à son intégrité.

Cette guerre contribue-t-elle à accélérer la construction d'une "Europe de la Défense" ?

V D-H : Clairement, cela a été un coup d'accélérateur ! Déjà, on retiendra que pour la première fois, on a utilisé la "Facilité pour la paix" permettant de fournir du matériel militaire à l'Ukraine. La France a ainsi envoyé des canons CAESAR dans ce cadre-là.

Et donc indirectement, il y a un appel de ce côté-là, car il faut reconstituer les stocks militaires de certains Etats-membres. On développe des achats groupés, on développe aussi une vision militaire commune.
Tout cela va permettre de développer les matériels dont on a besoin pour assurer une défense européenne, en complémentarité avec l'OTAN bien sûr. 

L'idée, c'est que le renforcement du budget observé dans les Etats-membres soit canalisé vers une véritable vision européenne en matière géopolitique et de défense.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Des enfants ukrainiens retenus par la Russie

Ukraine : Ursula von der Leyen à Kiyv pour parler économie et intégration européenne

Paris dit "Bye Bye" aux trottinettes électriques en libre-service