La Grèce multiplie les mesures anti-inflation et s'attaque à la "cupidité"

Le taux annuel d'inflation en Grèce a été estimé par Eurostat, à 3,7% pour décembre 23
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Par George Dimitropoulos
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Sur fond de scepticisme d'une partie de la population et de critiques de l'opposition, le gouvernement grec prend de nouvelles mesures contre la hausse des prix et veut s'attaquer à ce qu'il appelle "l'inflation de la cupidité".

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Alors que la Grèce, comme le reste de l'Europe, souffre de l'inflation, celle-ci ayant été estimée à 3,7% par Eurostat pour le mois de décembre 23 sur un an, son gouvernement annonce de nouvelles mesures, notamment pour imposer plus de transparence sur les promotions, ainsi qu'une baisse des prix sur certains produits de consommation courante, tels que les détergents, les cosmétiques et les produits de soins pour bébés pour lesquels la Grèce s'avère être l'un des plus chers d'Europe. Les agissements abusifs de multinationales sont notamment pointés du doigt par l'exécutif grec.

"Après une augmentation, il n'y a jamais de baisse"

Mais sur un marché d'Athènes, ces annonces semblent susciter peu d'espoir. Certains passants se montrent désabusés. "Avec des prix aussi élevés, on perd très vite de l'argent," nous fait remarquer un homme âgé. Quant aux nouvelles mesures, il n'en attend pas grand-chose. "On verra très bientôt ce que cela donnera réellement," dit-il.

"Il y a du bon et du moins bon dans ces mesures," nous indique une autre cliente du marché qui nous montre ses deux sachets remplis de légumes qui lui ont coûté 7 euros, une somme excessive selon elle. Quant aux déclarations du gouvernement qui estime que l'inflation devrait faiblir au printemps, cette dame âgée qui dit "en avoir vu des choses dans sa vie" ne s'attend pas à un recul des prix. Elle assure : "Après une augmentation, il n'y a jamais de baisse."

"La première priorité du gouvernement"

Le gouvernement grec affirme que les prix élevés sont liés au contexte international. Pour les partis d'opposition, il se moque du pays avec de tels propos. Pas de quoi entamer sa détermination à agir, comme l'a rappelé jeudi son porte-parole lors d'un point presse.

"Gérer les prix élevés des produits importés est le problème numéro un de tout le pays, et par extension, la première priorité du gouvernement," a-t-il souligné Paul Marinakis. "Nous avons déjà procédé à une série d'interventions permanentes et ciblées qui aideront à faire face à la hausse des prix," a-t-il indiqué.

Lutter contre la "cupidité" des multinationales

"La Grèce n'est pas une république bananière", tel a été également le message du Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis aux multinationales. Il a souligné que "l'inflation de la cupidité" ne sera pas acceptée par l'État.

C'est pourquoi le gouvernement grec a annoncé mercredi quatre mesures, deux permanentes et deux temporaires, visant à protéger les consommateurs. Leur but est de mettre un terme aux pratiques abusives de ceux qui en profitent pour gonfler les prix.

Un projet de loi du ministère du Développement sera soumis dans les dix prochains jours au Parlement, texte qui comprendra ces mesures, dans le but de les mettre en œuvre en mars.

Journaliste • George Dimitropoulos

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