"Le monde devient de plus en plus autoritaire"

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, est accusé de saper les valeurs fondamentales de l'UE
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, est accusé de saper les valeurs fondamentales de l'UE Tous droits réservés John Thys/AFP or licensors
Par Stefan Grobe
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Selon le secrétaire général l'Institut pour la démocratie et l'assistance électorale, Kevin Casas-Zamora, l'érosion démocratique est observable dans la moitié des démocraties de la planète.

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La Commission européenne ne fléchit pas face à la Hongrie. L’institution maintient sa proposition de geler 13 milliards d'euros de fonds européens destinés à Budapest. Elle estime que les garanties mises en œuvre par le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, ne sont pas suffisantes pour lutter contre les faiblesses démocratiques et la corruption.

Euronews a interrogé Kevin Casas-Zamora, secrétaire général l'Institut pour la démocratie et l'assistance électorale, auteur d’un rapport sur l’état de la démocratie sur la planète.

Euronews :

Votre analyse suggère que l'érosion démocratique est à son apogée ?

Kevin Casas-Zamora :

Ce qui se passe, c'est que le monde devient de plus en plus autoritaire et nous le voyons de différentes façons. Une forme particulièrement grave de l'érosion est ce qu'on appelle le retour en arrière, qui commence à atteindre de grands et influents pays, comme le Brésil, l'Inde, et le plus inquiétant de tous, les Etats-Unis. En général nous observons une érosion grave de la qualité démocratique dans tous les domaines. Différentes formes d'érosion démocratique touchent, selon nos mesures, littéralement la moitié des démocraties dans le monde.

Euronews :

Parlons de l'origine de cette érosion. Est-ce l'insécurité économique ? Le manque de confiance envers les institutions ?

Kevin Casas-Zamora :

Il y a une combinaison de facteurs qui se conjuguent pour générer ce résultat. Certains d'entre eux sont liés à des événements qui se sont produits récemment. Par exemple, le coup politique de la crise économique provoquée par la pandémie commence à se faire sentir. Mais il existe des facteurs structurels de longue date, antérieurs à la pandémie et à la guerre en Ukraine, qui ont un effet terrible. Les niveaux élevés de polarisation que nous observons dans de nombreux endroits, souvent liés au rôle des médias sociaux, sont dus à la perception que les démocraties ne répondent pas de manière efficace aux attentes et aux demandes sociales.

Euronews :

Comment les démocraties peuvent répondre à ce phénomène ?

Kevin Casas-Zamora :

Nous devons protéger en particulier les éléments démocratiques qui contrôlent l'exercice du pouvoir exécutif. Nous devons être très attentifs à protéger la capacité de la presse à faire son travail librement, la capacité des juges indépendants à contrôler le pouvoir exécutif, la capacité de la société civile à fonctionner de manière à demander des comptes aux politiciens élus. Et surtout nous devons protéger de façon consciente et délibérée, l'intégrité des élections. Les élections doivent rester libres et justes. Les élections demeurent le contrôle le plus important du pouvoir dans une démocratie.

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