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Élections européennes : trois éléments susceptibles de changer l'équilibre à Bruxelles

Un homme se dirige vers une bannière électorale devant le Parlement européen à Bruxelles
Un homme se dirige vers une bannière électorale devant le Parlement européen à Bruxelles Tous droits réservés Virginia Mayo/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.
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Par Mared Gwyn Jones
Publié le Mis à jour
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Cet article a été initialement publié en anglais

Les sondages prédisent un Parlement européen plus à droite, ce qui pourrait modifier l'équilibre des pouvoirs de l'UE.

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Entre le 6 et le 9 juin, quelque 373 millions d'Européens sont appelés aux urnes pour élire 720 nouveaux membres du Parlement européen.

Les sondages annoncent que les formations traditionnelles du centre politique seront mises à rude épreuve alors que les électeurs se tournent vers l'extrême droite.

Certains estiment que ces élections pourraient modifier le rapport de force au sein du Parlement européen et donner beaucoup plus d'influence aux forces de droite sur les politiques de l'UE, notamment sur des questions telles que l’immigration, le climat, l'agriculture, le commerce et les technologies.

Mais cette balance dépendra beaucoup de ce qui se passera le soir des élections, et des tractations politiques qui suivront le vote.

Euronews présente trois points à surveiller lors du scrutin.

1. L'extrême droite progressera-t-elle comme prévu ?

Les forces d'extrême droite, qui ont fait campagne sur la promesse de réduire l'immigration, de revenir sur l'action climatique et de restaurer la souveraineté des nations européennes, voient leur soutien augmenter dans tous les coins du continent.

Au Parlement européen, les forces de droite radicale et populistes se sont rassemblées en deux groupes. D’une part, les Conservateurs et Réformistes européens (CRE), qui comprend des partis tels que les Frères d'Italie (FdI) de Giorgia Meloni et le parti polonais Droit et Justice (PiS), d’autre part, Identité et Démocratie (ID), qui abrite le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen et le Parti néerlandais pour la liberté (PVV) de Geert Wilders.

Le Super Poll d'Euronews prévoit qu'à eux deux, ils pourraient obtenir jusqu'à 20 % des sièges dans le prochain hémicycle. La droite radicale est également en passe de remporter le scrutin dans environ six États membres, dont la Belgique, la France et l'Italie.

Mais l'aile droite du Parlement européen est profondément divisée, désorganisée et se méfie des forces pro-européennes. Si les projections des sondages se concrétisent le soir des élections, ces partis devront tout de même trouver une unité s'ils veulent exercer leur nouvelle influence sur la scène européenne.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a été désignée comme faiseuse de roi avant le vote, alors que ses partenaires à sa gauche se battent pour obtenir son soutien. Tout d'abord, Ursula von der Leyen, la candidate de centre-droit du Parti populaire européen (PPE) et présidente de la Commission européenne, a ouvertement exprimé sa volonté de conclure des accords avec Giorgia Meloni et pourrait compter sur le soutien des Frères d'Italie de la dirigeante italienne pour obtenir un second mandat.

La présidente de la Commission européenne et la Première ministre italienne (de gauche à droite)
La présidente de la Commission européenne et la Première ministre italienne (de gauche à droite)Omar Havana/Copyright 2024 The AP. All rights reserved

Cette déclaration a suscité l'indignation des alliés traditionnels du PPE.

Dans le même temps, la Française Marine Le Pen courtise aussi Giorgia Meloni pour former une alliance d’extrême droite au Parlement européen qui pourrait inclure des partis actuellement sans famille politique dans l’hémicycle, tels que le Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.

La formation d'un tel groupe pourrait prendre des mois, mais si ces partis parviennent à dépasser leurs divergences, ils pourraient devenir la deuxième force politique du Parlement européen.

2. Le centre tiendra-t-il le coup ?

Depuis des décennies, le Parlement européen est en mesure d'adopter des lois parce que les partis pro-européens du centre ont accepté de travailler ensemble.

Le PPE, les libéraux de Renew Europe et les socialistes et démocrates (S&D) du centre-gauche ont toujours réussi à obtenir une majorité confortable, et se sont également appuyés sur les Verts pour certains votes clés.

Cela ne signifie pas qu'ils votent toujours ensemble sur tous les dossiers législatifs, mais plutôt qu'ils forment des coalitions "ad hoc" pour assurer le bon déroulement du travail parlementaire.

Toutefois, les sondages prédisent que cette coalition de partis sera plus que jamais mise à l'épreuve. Le mécontentement à l'égard des partis traditionnels au pouvoir incite de plus en plus d'électeurs à se tourner non seulement vers la droite radicale, mais aussi vers la gauche radicale.

Le Super Poll d'Euronews suggère que les trois plus grands groupes du Parlement européen conserveront une majorité de sièges, mais cette majorité devrait être plus mince que jamais, signe que le centre perd de son attrait.

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Cette tendance est particulièrement évidente dans des pays comme la France, où le Rassemblement national, parti d'extrême droite, a lentement, mais sûrement accumulé une base d'électeurs solide au détriment des partis traditionnels.

3. Que se passera-t-il le lendemain ?

L'avenir du Parlement européen et des institutions européennes au sens large pourrait dépendre autant du résultat du vote lui-même que des négociations politiques qui auront lieu au cours des semaines et des mois suivants.

Le résultat des élections devrait influencer le choix de la présidence de la Commission européenne.

Au cours de la dernière décennie, le Parlement a tenté de peser de tout son poids en faveur du système dit des "Spitzenkandidaten" (des têtes de liste), dans le cadre duquel les partis politiques européens présentent un candidat principal pour présider la Commission.

Le PPE étant plus ou moins assuré de devenir le plus grand parti politique européen à l'issue de la soirée électorale, son choix, Ursula von der Leyen, devrait être en pole position pour obtenir un second mandat à la tête de la Commission.

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Mais elle devra obtenir le soutien d'une majorité absolue des nouveaux membres du Parlement européen pour rester en place, ce qui pourrait s'avérer difficile si ses alliés traditionnels lui tournent le dos en raison de ses récentes mains tendues à Giorgia Meloni et à la droite radicale.

Le vote au Parlement devrait avoir lieu en septembre et se déroulera à bulletin secret. Certaines délégations nationales au sein du PPE sont même prêtes à voter contre l'actuelle présidente de la Commission, comme le parti français Les Républicains.

Mais les dirigeants de l'UE pourraient également choisir de désigner un autre candidat, comme ils l'ont fait en 2019, ce qui signifie qu'un visage inattendu pourrait également être parachuté au poste le plus influent de l'UE.

Les élections déclencheront également une course pour d'autres postes majeurs, tels que le président du Conseil européen - actuellement occupé par l'ancien Premier ministre belge Charles Michel - et le chef de la diplomatie européenne qui dirige le Service européen pour l'action extérieure (SEAE).

La répartition de ces rôles nécessite un équilibre délicat entre la représentation géographique, l'affiliation politique et une juste représentation homme-femme. Les dirigeants de l'Union européenne devraient se réunir à deux reprises à Bruxelles au mois de juin pour discuter de leurs choix pour ces trois postes.

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