Des véhicules électriques emboîtables renouvellent l'autopartage

Des véhicules électriques emboîtables renouvellent l'autopartage
Par Julian GOMEZStéphanie Lafourcatère
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Futuris s'intéresse à un projet de recherche européen qui propose une nouvelle alternative à la voiture individuelle : ces petits véhicules électriques disponibles en autopartage qui peuvent être accrochés les uns aux autres sont plus faciles à redistribuer dans la ville en fonction de la demande.

Dans cette édition de Futuris, notre reporter Julián López Gómez nous présente un drôle de petit train de véhicules électriques issu d'un projet de recherche européen qui a pour but d'améliorer les systèmes d'autopartage dans nos villes.

Le concept développé dans le cadre d'un projet de recherche européen baptisé ESPRIT se veut une alternative à la voiture individuelle pour les trajets domicile-travail. Il s'agit de petits véhicules qui peuvent être empruntés pour se rendre à un hub de transport public ou pour en partir. Ils ont été présentés il y a quelques semaines dans les rues de Lyon.

Une redistribution facilitée

Le système d'attelage a été pensé pour faciliter leur redistribution entre les stations pleines et vides et ainsi, mieux répondre à la demande.

"En conduisant un seul véhicule, un opérateur peut en remorquer sept et les amener là où on en a besoin," explique Valéry Cervantes, coordinateur du projet et ingénieur au CEA.

Ce système d'attelage est similaire à celui des trains. Le principal défi a consisté à trouver comment éviter les mouvements latéraux. Les véhicules sont reliés par électromécanique. Ce qui augmente la stabilité du convoi et l'efficacité de la transmission d'énergie quand il est raccordé à une station de recharge.

"La nouveauté de ce système," précise Markus Heinich, ingénieur automobile au sein de l'entreprise Hörmann, partenaire du projet, "c'est que les signaux, à savoir les instructions de commande, peuvent être transmis d'un véhicule à un autre et que la recharge peut se faire pour tous les véhicules en même temps."

"Gestion et commande complexes"

C'est dans un laboratoire implanté à Grenoble qu'une partie des équipements de pilotage, de propulsion et de freinage ont été testés. Ces expérimentations ont été riches d'enseignements pour trouver comment faire rouler ce petit train en toute sécurité en marche avant et arrière.

"Sur un seul véhicule, on a deux moteurs, un à l'arrière gauche et un à l'arrière droite. Mais quand on a un train de huit véhicules, on a seize moteurs à piloter," fait remarquer Julien Dauchy, architecte électrique au CEA. "Donc il y a toute une loi de gestion et une loi de commande qui ont été assez complexes à mettre en œuvre," poursuit-il. "En fonction de la masse des véhicules, de toute une série de paramètres, on fait des simulations, on met en place des algorithmes et ensuite, on les teste sur bande test et enfin, sur véhicule," indique le spécialiste.

Des modèles ont été développés pour prévoir la répartition de la flotte, la demande et les recettes une fois le système déployé. Il faut tenir compte des distances, du nombre d'habitants, des habitudes de déplacement ou encore du coût de la redistribution des véhicules.

Infrastructures de recharge

"Il faut des investissements énormes pour construire les infrastructures de recharge," souligne Raffaele Bruno, informaticien à l'institut italien CNR-Pisa, "mais aussi définir la stratégie adéquate pour connaître les lieux où installer les bornes et la taille qu'elles devront avoir."

Le temps de trajet moyen ne devrait pas dépasser les dix minutes. Les batteries ont une autonomie d'environ 50 km. Vitesse maximale du véhicule : 65 km/h.

"C'est un véhicule qui est pensé pour compléter le transport public, en particulier là où les automobilistes ont du mal à prendre les transports publics parce qu'ils habitent ou qu'ils travaillent trop loin," affirme Valéry Cervantes, coordinateur du projet. Donc c'est un nouvel outil qui leur permettra de choisir le transport public plutôt que leur voiture particulière dans l'idée de faire baisser la congestion, la pollution, le CO2," conclut-il.

Des essais sont menés dans le cadre du projet, sur trois sites pilotes en France, Espagne et au Royaume-Uni.

Si les technologies sont quasiment prêtes d'après les scientifiques, il reste à progresser sur la réglementation et l'homologation avant de voir ces véhicules circuler dans nos villes.

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