Turquie : ouverture du procès lié aux manifestations du parc Gezi

Turquie : ouverture du procès lié aux manifestations du parc Gezi
Par Joanne Massard avec AFP
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Les accusés, issus de la société civile turque, risquent la prison à perpétuité dans cette affaire.

Le procès de plusieurs figures de la société civile turque, dont le philanthrope Osman Kavala, s'est ouvert lundi sous l'accusation, jugée fallacieuse par leurs défenseurs, d'avoir tenté de "renverser le gouvernement" de Recep Tayyip Erdogan lors d'un vaste mouvement de contestation en 2013.

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L'audience s'est tenue sous haute sécurité à la prison de Silivri à la lisière d'Istanbul, selon une correspondante de l'AFP sur place.

Les 16 accusés risquent la prison à vie dans cette affaire, qui suscite l'inquiétude des défenseurs des droits humains qui dénoncent une "chasse aux sorcières" et soutiennent qu'il n'existe "pas l'ombre d'une preuve" pour appuyer l'accusation.

Parmi les personnes jugées figure l'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala, dont l'incarcération depuis plus de 600 jours est devenue le symbole de la répression contre la société civile, en particulier depuis une tentative de putsch en 2016.

M. Kavala et un autre prévenu comparaissent en état de détention, huit autre en liberté conditionnelle et six autres ayant fui le pays par contumace.

Cinq d'entre eux, dont M. Kavala, ont déposé devant le tribunal lundi, démentant les accusations qui pèsent contre eux. Les autres prévenus doivent être entendus mardi.

M. Kavala, une figure connue et respectée dans les cercles intellectuels en Europe, est accusé d'avoir financé les gigantesques manifestations contre M. Erdogan en 2013, connues sous le nom de "mouvement de Gezi".

Lors de l'audience, il a rejeté "des allégations irrationnelles dénuées de preuves". "Je n'ai jamais été, de ma vie, partisan du changement de gouvernements autrement qu'à travers des élections libres", a-t-il ajouté.

Un mouvement né durant l'été 2013

Le mouvement de Gezi a commencé avec un sit-in de militants écologistes pour défendre le parc de Gezi, l'un des rares espaces verts au coeur d'Istanbul. Après une répression brutale, il s'est transformé en mouvement plus global contre M. Erdogan, alors Premier ministre.

La répression contre les sympathisants de Gezi a connu un regain d'intensité à l'automne 2018, soit plus de cinq ans après les manifestations, avec l'arrestation de plusieurs universitaires et figures de la société civile proches de M. Kavala.

La Turquie est régulièrement pointée du doigt par les organisations de défense des droits humains, qui s'inquiètent de la dégradation de l'Etat de droit ces dernières années. Dans son acte d'accusation de 657 pages, le procureur présente le mouvement de Gezi comme une opération pilotée de l'étranger pour nuire à la Turquie.

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