L'UE prête à ouvrir la "discussion" sur la vaccination obligatoire

Plus de 60 000 nouveaux cas quotidiens en Allemagne, pratiquement 50 000 en France et des chiffres qui augmentent très fortement en Italie et en Espagne, face à la flambée des cas de Covid-19, l'Union européenne pourrait encourager la vaccination obligatoire.
« Il est compréhensible et approprié de mener cette discussion maintenant, a indiqué la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Comment nous pouvons encourager et potentiellement penser à la vaccination obligatoire au sein de l'Union européenne, cela doit être discuté. Cela nécessite une approche commune, mais c'est une discussion qui, je pense, doit être menée. »
Forcer la population à se vacciner, l'option n'est plus vraiment taboue en Europe et relève des compétences nationales.
L'Autriche a déjà annoncé avancer en ce sens. Dès le 1er février 2022, les personnes majeures auront ainsi l'obligation d'être vaccinées.
En Allemagne, le futur chancelier Olaf Scholtz a appelé le Bundestag à se prononcer d'ici la fin de l'année sur une loi similaire. Une mesure soutenue par les conservateurs de la CDU mais aussi les Verts.
En France, le ministre de la Santé, Olivier Véran, interrogé lors d'un point presse ce mercredi sur la possibilité de rendre la vaccination obligatoire, a déclaré "comprendre" que "certains pays puissent se poser la question", mais a rappelé que ce n'était "pas le choix que la France a fait".
"Qui dit obligation dit contrôle et sanction" et la "faisabilité" d'une obligation "n'est pas évidente", a estimé le ministre français. Avec "plus de 90% de la population vaccinable qui est vaccinée", la France, qui a privilégié des "incitations très fortes" comme le pass sanitaire, a d'ailleurs atteint une couverture vaccinale "beaucoup plus importante que les pays qui s'interrogent" quant à une éventuelle obligation, a-t-il relevé.
"La seule arme possible"
Avec l'arrivée du variant Omicron, la pandémie inquiète à nouveau l'Europe et le vaccin semble pour les décideurs politiques le seul moyen d'y échapper.
« C'est maintenant le moment de se faire vacciner », assure Dan Staner, vice-président de Moderna. Dans une interview accordée à Euronews, il se dit préoccupé par le variant Omicron. « J'entends les scientifiques de toute la planète, poursuit-il. Aujourd'hui c'est probablement la seule arme ou le seul arsenal thérapeutique que nous avons. Donc, ma recommandation est de faire des doses de rappels, de se faire vacciner pour s'assurer que son immunité est aussi élevée que possible ».
Reste que face au virant Omicron, personne ne sait encore comment va réagir le vaccin. Les différents laboratoires sont, à l'heure qu'il est, en train de tester l'efficacité de leur formule. Réponse attendue d'ici 2 à 3 semaines.