Point sur le terrain, réactions internationales, sanctions économiques, consultez le déroulé de la 35e journée de la guerre en Ukraine.
"Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir", a déclaré ce mercredi à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. Il a néanmoins qualifié de "positif" le fait que la partie ukrainienne ait "enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit".
Ces déclarations tranchent avec celles, beaucoup plus positives, des responsables russes ayant pris part aux discussions qui se sont déroulées ce mardi à Istanbul.
De leur côté, les autorités ukrainiennes ont accusé ce mercredi la Russie d'avoir bombardé toute la nuit la ville de Tcherniguiv dans le nord du pays, malgré l'annonce la veille par Moscou d'une "réduction" de son activité militaire, promesse accueillie avec scepticisme par Kiev et ses alliés occidentaux.
Retrouvez ci-dessous le déroulé de ce 35e jour de guerre en Ukraine
Le point sur la situation à 20h30 :
- Rien de "prometteur" dans les pourparlers
Semblant revenir sur des annonces faites par Moscou à l'issue de discussions entre les belligérants ce mardi à Istanbul, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dit ne pas pouvoir "faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque".
"Pour l'heure, nous ne pouvons pas parler de progrès et nous n'allons pas le faire", a-t-il insisté ce mercredi, précisant qu'il n'y avait "pas d'avancées" non plus dans l'organisation d'une éventuelle rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
- Les Tatars exigent la restitution de la Crimée
Les représentants des Tatars de Crimée ont exigé mercredi que la restitution à l'Ukraine de cette péninsule annexée par la Russie en 2014 soit une des conditions posées par Kiev dans les négociations avec Moscou pour mettre fin au conflit armé.
- Entretien Biden-Zelensky -
Le président des Etats-Unis Joe Biden a discuté ce mercredi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky des capacités militaires "supplémentaires" nécessaires pour aider l'armée ukrainienne à "défendre son pays", a déclaré la Maison Blanche.
- Sur le terrain militaire
La ville de Tcherniguiv (nord) a été bombardée "toute la nuit", a annoncé le gouverneur de la région, malgré l'annonce faite la veille par Moscou d'une réduction de son activité militaire autour de Kyiv et de cette ville.
A Irpin qui est désormais "à 100% contrôlée par l'armée ukrainienne", au moins 200 personnes sont mortes depuis le début du conflit, selon son maire.
Dans l'Est, l'armée ukrainienne a repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, et les forces russes ont quitté, après un mois d'occupation, la ville de Trostyanets (nord-est).
A Marioupol (sud), les forces russes ont "délibérément bombardé un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)", a affirmé ce mercredi une responsable ukrainienne, sans pouvoir donner de bilan. La mairie a de son côté dénoncé l'évacuation forcée vers la Russie d'une maternité de la ville.
- Plus de 4 millions de réfugiés selon le HCR
En cinq semaines, plus de 4 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays, un flot de réfugiés inédit depuis la seconde guerre mondiale, selon le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR).
Plus de 10 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer vers un autre pays ou trouver refuge ailleurs en Ukraine.
- "Crimes de guerre" en Ukraine
La haute commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a évoqué mercredi "des crimes de guerre" commis en Ukraine dans un long réquisitoire contre les actions menées pour l'essentiel par l'armée russe.
L'ancienne présidente du Chili n'a laissé aucun doute sur le fait qu'elle estime que la Russie est la principale fautive même si elle n'a pas totalement dédouané les forces ukrainiennes.
Un peu plus tôt, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait chargé Erik Mose, un juge norvégien ayant siégé dans plusieurs tribunaux internationaux, de diriger l'enquête sur les violations commises par la Russie en Ukraine.
- Johnson appelle à "intensifier les sanctions"
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé mercredi à "continuer d'intensifier les sanctions" contre la Russie jusqu'au retrait de tous les soldats russes en Ukraine.
"On ne peut pas attendre du G7 de lever les sanctions juste parce qu'il y a un cessez-le-feu", a-t-il déclaré devant une commission parlementaire, "nous devrions continuer d'intensifier les sanctions (...) jusqu'à ce que chacun" des soldats russes soit "hors d'Ukraine".
- Poutine mal informé ?
Vladimir Poutine est mal informé du déroulement de la guerre en Ukraine, parce que ses conseillers ont peur de lui révéler les pertes militaires et économiques subies par la Russie, a affirmé ce mercredi un haut responsable américain.
Le gouvernement allemand a indiqué que le président russe Vladimir Poutine avait assuré ce mercredi au chancelier Olaf Scholz que l'Europe pouvait continuer à payer le gaz russe en euros et non en roubles comme ordonné récemment par Moscou.
Le Kremlin avait auparavant publié son propre compte rendu de la conversation, indiquant que M. Poutine avait dit à M. Scholz que la demande de Moscou pour que l'Europe passe au paiement du gaz en roubles ne devait pas "conduire à une détérioration des conditions contractuelles pour les sociétés importatrices européennes".
Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit a indiqué que M. Poutine avait assuré à M. Scholz que les paiements de l'Europe le mois prochain "continueraient à être en euros et transférés comme d'habitude sur la Gazprom Bank, qui n'est pas frappée de sanctions", et qu'elle se chargerait de la conversion en roubles.
M. Hebestreit a ajouté que le président Poutine avait souligné que "rien ne changerait pour les partenaires contractuels européens" lorsque le nouveau système de paiement réclamé par Moscou entrera en vigueur le 1er avril.
"Le chancelier Scholz n'a pas accepté cette procédure mais a demandé des informations par écrit pour mieux la comprendre", a souligné Hebestreit.
"Ce que le G7 a convenu demeure : les livraisons d'énergie seront exclusivement payées en euros ou en dollars, comme c'est indiqué dans les contrats", a-t-il assuré.
La Première ministre suédoise a affirmé ce mercredi "ne pas exclure" une candidature d'adhésion à l'Otan en conséquence de l'invasion russe de l'Ukraine, après avoir exprimé jusqu'ici la préférence de voir la Suède rester hors des alliances militaires.
"Je n'exclus en aucune façon l'adhésion à l'Otan", a affirmé Magdalena Andersson dans une interview à la télévision publique SVT.
"Je veux que nous fassions une analyse approfondie des possibilités que nous avons dans cette situation, les menaces et les risques associés, pour prendre la meilleure décision pour la Suède", a déclaré la dirigeante social-démocrate.
La Suède n'est pas membre de l'Otan et est officiellement non alignée militairement, même si elle est partenaire de l'alliance atlantique et qu'elle a abandonné sa ligne de neutralité stricte après la fin de la guerre froide.
La France ne voit "pas de percée" dans les négociations russo-ukrainiennes ni de "nouveauté" dans la situation en Ukraine après les annonces russes de réduction de leur activité militaire dans les environs de Kiev et dans le nord de l'Ukraine, a déclaré mercredi soir le chef de la diplomatie française.
"La guerre continue. Pour l'instant il n'y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté", a souligné Jean-Yves Le Drian sur la chaîne d'information en continu France 24.
Le président des Etats-Unis Joe Biden a discuté ce mercredi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky des capacités militaires "supplémentaires" nécessaires pour aider l'armée ukrainienne à "défendre son pays", a déclaré la Maison Blanche.
"Les dirigeants ont évoqué la manière dont les Etats-Unis travaillent jour et nuit pour répondre aux principales demandes faites par l'Ukraine en matière d'aide sécuritaire" ainsi que "les efforts persistants fournis par les Etats-Unis avec leurs alliés et partenaires pour identifier les capacités supplémentaires pour aider l'armée ukrainienne à défendre son pays", a affirmé l'exécutif américain dans un communiqué après un appel entre les deux présidents.
La présidence américaine a ajouté qu'ils avaient souligné l'impact "déterminant" des armes fournies par les Américains sur le cours du conflit.
"En outre, le président Biden a informé le président Zelensky que les Etats-Unis entendaient apporter au gouvernement ukrainien 500 millions de dollars d'aide budgétaire directe", a précisé la Maison Blanche.
De son côté, le président ukrainien a lui indiqué sur Twitter qu'il avait partagé avec Joe Biden "son analyse de la situation sur le champ de bataille et à la table des négociations", ajoutant que durant cet entretien d'une heure ont été évoqués" un soutien défensif spécifique, d'un nouveau paquet de sanctions renforcées et des aides macro-financières et humanitaires".
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé ce mercredi au chancelier allemand Olaf Scholz que le paiement en roubles des exportations de gaz russe, désormais exigé par Moscou, ne devait pas désavantager les clients européens.
"Cette décision ne doit pas mener à une détérioration des conditions des contrats des entreprises européennes qui importent du gaz russe", a estimé Vladimir Poutine, selon un communiqué du Kremlin résumant un échange téléphonique avec Olaf Scholz, dont le pays est un grand consommateur d'hydrocarbures russes.
Le 23 mars, Vladimir Poutine a annoncé que la Russie n'accepterait plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'UE, en riposte aux sanctions occidentales prises contre Moscou pour son offensive en Ukraine.
"Ce changement dans la procédure des règlements a lieu parce que les membres de l'UE ont gelé les réserves de devise de la Banque de Russie, en violation du droit international", a indiqué le maître du Kremlin au chancelier allemand.
Jeudi, la Banque centrale et le gouvernement russes, ainsi que l'entreprise Gazprom, doivent présenter un nouveau système de paiement en roubles.
Se voulant rassurant, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui affirmé que ce passage à un paiement en devise russe se ferait progressivement.
La haute commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a évoqué ce mercredi "des crimes de guerre" commis en Ukraine dans un long réquisitoire contre les actions menées pour l'essentiel par l'armée russe depuis l'invasion du 24 février.
Les attaques menées par les forcées armées russes "pourraient être des crimes de guerre", a lancé Mme Bachelet devant le Conseil des droits de l'Homme.
Elle a usé du conditionnel par convention, les crimes de guerre devant être prouvés devant un tribunal. L'ancienne présidente du Chili n'a laissé aucun doute sur le fait qu'elle estime que la Russie est la principale fautive même si elle n'a pas totalement dédouané les forces ukrainiennes.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé ce mercredi à "intensifier les sanctions" contre Moscou jusqu'au retrait de tous les soldats russes.
"On ne peut pas attendre du G7 de lever les sanctions juste parce qu'il y a un cessez-le-feu", a-t-il déclaré devant une commission parlementaire.
"Nous devrions continuer d'intensifier les sanctions (...) jusqu'à ce que chacun" des soldats russes soit "hors d'Ukraine", a-t-il ajouté.
Lors de cette audition devant les responsables des commissions parlementaires, le chef du gouvernement britannique a répété qu'un changement de régime à Moscou n'était "pas l'objectif du gouvernement britannique", ajoutant que Londres cherche à "aider à protéger" les Ukrainiens contre la violence "barbare" des forces russes.
La Maison-Blanche a indiqué que le président Joe Biden allait s'entretenir avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky ce mercredi à 16h45, heure de Bruxelles.