C'est ce que laisse entendre un rapport de FEWS (Famine Early Warning Systems Network) qui surveille notamment l'insécurité alimentaire dans le monde.
PUBLICITÉCette organisation spécialisée dans le domaine de la prévention et des réponses aux famines et autres formes de sécurité alimentaire a tiré la sonnette d'alarme en début de semaine dans un rapport consultable sur son site
Même si selon elle tous les signes sont là, l'organisation américaine ne peut cependant être catégorique, car elle ne peut accéder comme elle l'entend à l'intérieur de la bande de Gaza.
Ce rapport est en droite ligne de celui du Programme Alimentaire Mondial (PAM) qui avait fait le même constat en avril dernier.
Selon ses critères, il y a famine lorsque 20% de la population est affamée, qu'au moins 30% des enfants souffrent d'amaigrissements et que deux adultes ou quatre enfants sur 10 000 meurent chaque jour de la faim et de ses complications.
Le problème aujourd'hui pour l'organisation FEWS est de pouvoir confirmer le nombre de morts réellement dus à la famine.
Pour Israël, il n'y pas de famine à Gaza
Israël a nié à plusieurs reprises qu'une famine était en cours à Gaza et a rejeté les allégations selon lesquelles il aurait utilisé la faim comme une arme dans sa guerre contre le Hamas.
Si ce fait était avéré, il pourrait être utilisé comme preuve de génocide devant la Cour Pénale Internationale ainsi que devant la Cour internationale de Justice.
Le rapport met également en garde contre l'insuffisance des efforts déployés pour accroître l'aide à Gaza et exhorte le gouvernement israélien à agir de toute urgence.
Les opérations successives de l'armée israélienne dans la bande de Gaza ont envoyé plusieurs fois ses habitants sur les routes
Une grande partie des 2 millions d'habitants de Gaza a été déplacée depuis le début de la guerre en octobre dernier. En outre, le ministère de la Santé affirme que 36 284 Palestiniens ont été tués à ce jour.
Alors que la plupart des habitants sont désormais concentrés dans le sud près de Rafah, certains sont retournés un peu plus au nord à Khan Younès, où les infrastructures de base font défaut et où les habitants luttent pour obtenir le minimum d'eau nécessaire à leur survie.
Quid de l'accord de cessez-le-feu américain ?
Cette situation critique ne devrait guère s'améliorer avant l'été, en effet, malgré les pressions exercées par les États-Unis à la fois sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu et les alliés du Hamas, pour qu'ils acceptent la dernière proposition de cessez-le-feu en trois phases, les négociations trainent en longueur.
Un autre front bientôt ?
Et pour ne rien arranger, ce mercredi, le Premier ministre israélien a déclaré qu'en plus de la Bande de Gaza, Israël est "préparé à une action très intense dans le nord d'Israël", à la frontière libanaise, cette fois-ci contre le Hezbollah.
« Celui qui pense qu’il peut nous faire du mal et que nous allons rester les mains jointes a commis une erreur majeure » a-t-il ajouté.