10 pays de l'UE suppriment des emplois de pompiers malgré l'aggravation de la crise climatique

Un pompier s'efforce d'arrêter un incendie de forêt à Gouveia, au Portugal, le 18 août 2022.
Un pompier s'efforce d'arrêter un incendie de forêt à Gouveia, au Portugal, le 18 août 2022. Tous droits réservés AP Photo/Joao Henriques
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Par Angela Symons
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Cet article a été initialement publié en anglais

La menace des incendies de forêt et des inondations n'a jamais été aussi grande en Europe. Alors pourquoi les pays réduisent-ils leurs effectifs de pompiers ?

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Des Pyrénées à Ténérife, le sud de l'Europe continue d'être ravagé par les incendies.

Pourtant, alors que le continent brûle, le nombre de pompiers dans l'Union Européenne diminue.

En 2022, on comptait près de 360 000 pompiers professionnels, soit 2 800 de moins qu'en 2021, selon l'office statistique de l'UE, Eurostat.

"Réduire le nombre de pompiers en pleine crise climatique, c'est courir à la catastrophe", affirme Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES).

Elle craint que les règles d'austérité qui doivent être introduites par l'UE l'année prochaine n'aggravent encore la situation.

Quels sont les pays de l'UE qui ont supprimé le plus de postes de pompiers ?

10 États membres de l'UE ont réduit le nombre de pompiers au cours des dernières années.

La France a réduit ses effectifs de 5 446 pompiers entre 2021 et 2022, soit la plus forte baisse de tous les pays d'Europe. Elle est suivie par la Roumanie, qui a réduit ses effectifs de 4 250 personnes, et par le Portugal (2 907).

C'est en Slovaquie que la réduction - proportionnellement - a été la plus importante, avec 30 % de pompiers en moins, suivie de la Bulgarie (22 %), du Portugal (21 %) et de la Belgique (19 %).

La Lettonie, la Suède, la Hongrie et l'Allemagne ont également subi des réductions.

Les risques pour les pompiers ont augmenté au cours de l'été le plus chaud jamais enregistré en Europe

Les syndicats ont exhorté les pays de l'UE à ne pas négliger les services essentiels à la lutte contre les effets du changement climatique.

"L'augmentation des risques d'incendie provoquée par le changement climatique est apparue clairement cet été", déclare Esther Lynch. "Nous devons veiller à ce que nos services de lutte contre les incendies disposent du personnel et des ressources nécessaires pour mener à bien leur mission de sauvetage", recommande-t-elle.

Ces chiffres ne tiennent pas compte des pompiers volontaires, qui sont encore plus menacés par le manque d'équipement et de collègues professionnels.

"Le mois de juillet ayant été le plus chaud jamais enregistré à l'échelle mondiale, et les incendies de forêt et les inondations ayant touché de nombreux États membres, les dangers et la charge de travail des pompiers et des autres travailleurs des services d'urgence ont augmenté", déclare Jan Willem Goudriaan, secrétaire général de la Fédération syndicale européenne des services publics, qui représente les pompiers et d'autres travailleurs.

Davantage d'investissements sont nécessaires pour soutenir les pompiers

Willem Goudriaan estime que si l'investissement de l'UE dans l'équipement de lutte contre les incendies est "une étape bienvenue", il faut en faire plus pour résoudre les problèmes urgents de personnel.

"Tous les pays devraient investir dans leurs services de lutte contre les incendies et dans d'autres services publics afin de faire face à la charge accrue qui leur sera imposée par le changement climatique", déclare-t-il.

"Les pays devraient également investir dans des mesures d'adaptation visant à réduire le risque d'incendies de forêt, telles que la gestion des forêts", ajoute-t-il.

"Il s'agit de la meilleure mesure préventive contre les incendies, mais comme l'ont montré les exemples de la Grèce et d'autres pays, les mesures d'austérité imposées par l'UE ont réduit les financements et créé des problèmes bien plus graves pour nos communautés", déclare Willem Goudriaan.

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