EventsÉvènementsPodcasts
Loader
Find Us
PUBLICITÉ

Estonie : il faut "mettre la Russie et Poutine à genoux"

"Je ne crois pas vraiment aux changements rapides. La Russie a eu une chance au début des années 1990, mais les choses ont mal tourné".
"Je ne crois pas vraiment aux changements rapides. La Russie a eu une chance au début des années 1990, mais les choses ont mal tourné". Tous droits réservés AP Photo/Aron Urb
Tous droits réservés AP Photo/Aron Urb
Par Serge Duchêne avec Yle, RTVi
Publié le
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

Le président estonien Alar Karis a déclaré dans une interview aux médias finlandais que le plus important aujourd'hui, c'est de "stopper la machine de guerre russe".

PUBLICITÉ

Nous ne pouvons pas changer d'endroit où nous sommes - en tant que voisin de la Russie, nous devons nous préparer au pire.

Tel est le message sans équivoque du président estonien Alar Karis qu'il expose dans une interview au portail des médias finlandais Yle.

Alar Karis, qui a survécu à l'occupation soviétique, est convaincu que la Russie ne changera pas dans un avenir proche.

"Je ne crois pas vraiment aux changements rapides. La Russie a eu une chance au début des années 1990, mais les choses ont mal tourné".

Même le fait de se débarrasser du président Vladimir Poutine ne conduira pas nécessairement à un changement, estime Karis. "Il se peut que nous devions passer par de nombreux autres dirigeants russes avant que quelque chose ne commence à se produire", déclare le président de la petite république balte avec scepticisme.

Selon lui, des pressions sont nécessaires, y compris de la part de l'Occident, pour que les Russes ordinaires se rendent compte que quelque chose doit changer.

Arrêter la machine de guerre russe avant de songer aux négociations sur l'Ukraine

Contrairement à de nombreux autres hommes politiques estoniens, Alar Karis n'est pas pressé d'accuser l'ensemble du peuple russe d'être à l'origine de la présence de Poutine au pouvoir et du déclenchement de la guerre en Ukraine.

Il se réfère à l'histoire récente de l'Estonie en tant que pays occupé par l'Union soviétique.

"Rappelons-nous comment nous nous sommes comportés dans les griffes d'un régime similaire. Oui, certains manifestants ont été emprisonnés. Mais la plupart des gens disaient tout haut ce qu'il fallait et juste attendaient le changement", a déclaré M. Karis. 

La chose la plus importante aujourd'hui, selon le président, est d'arrêter la machine de guerre russe.

Nous ferons tout notre possible pour mettre la Russie et Poutine à genoux. Il sera alors possible d'entamer des négociations sérieuses pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
Alar Karis
Président de la République d'Estonie

La Finlande, voisine de l'Estonie, a fermé sa frontière orientale, mais la frontière entre l'Estonie et la Russie reste ouverte malgré les incidents frontaliers.

Selon Alar Karis, l'une des raisons pour lesquelles la frontière est ouverte est que les gens ont de la famille de l'autre côté.

"Les bottes sur le terrain" ?

Quant à l'envoi éventuel de militaires estoniens en Ukraine, le président du pays a déclaré qu'il n'était pas autorisé à prendre une telle décision.

"Ce n'est pas ma décision, ni même celle du gouvernement. C'est le Parlement qui décide de l'envoi de troupes", a expliqué M. Karis.

Selon lui, Kyiv n'a pas besoin de troupes occidentales, mais d'armes.

"Si ce moment arrive un jour, la question de l'envoi de troupes devrait être discutée, non pas tant en Estonie qu'avec nos alliés. Mais l'Ukraine elle-même n'en voit pas encore la nécessité", a ajouté le président.

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré à plusieurs reprises que l'alliance n'avait pas l'intention d'envoyer des troupes en Ukraine, bien que des déclarations sur l'envoi éventuel de troupes dans la zone de conflit soient périodiquement faites par des politiciens européens de haut rang, notamment le président français Emmanuel Macron. Le Kremlin a considéré ces déclarations comme une "tendance dangereuse".

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Estonie : des milliers de Russes s'apprêtent à voter aux élections européennes

L'Europe ne doit pas répéter l'erreur de l'entre-deux-guerres et investir dès maintenant dans la défense, prévient la Première ministre estonienne

La Russie lance un avis de recherche contre la Première ministre estonienne Kaja Kallas.